Le président du Conseil national, économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, a affirmé hier à Blida que le modèle économique basé sur les hydrocarbures a atteint ses limites.
Lors d’un atelier national placé sous le thème : « Les écosystèmes sectoriels et régionaux dédiés à l’entrepreneuriat», M. Tir, a affirmé que les pays possédant des économies solides et fortes, sont ceux ayant donné de l’importance à leurs citoyens, aux chefs d’entreprises et aux partenaires sociaux. Dans notre pays, indique-t-il, « une fois que le président de la République adoptera la liste des 200 membres du CNESE, des débats intenses seront engagés au niveau du CNESE».
«Une véritable bataille sera menée au sein du Conseil. C’est fini le monologue», a-t-il insisté. Pour le président du CNESE, le diagnostic et le mal du pays sont connus. L’heure est au travail, ajoute-t-il, en mettant en place les politiques idoines pour la diversification de l’économie nationale et pour trouver des solutions aux problèmes bloquant l’investissement.
«Les problèmes et les contraintes sont identifiées. Au lieu de se contenter seulement de la politisation des chiffres de l’économie (inflation, baisse des réserves de change), il faut travailler en synergie afin de faire redémarrer la machine productive, en créant des postes d’emploi et de la valeur ajoutée pour notre économie», a-t-il préconisé.
Dans ce cadre, l’intervenant a affirmé que la manne pétrolière, « c’est fini !». Autrement dit, l’Algérie est impérativement appelée à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Il ne reste, dira-t-il, que certains profits à tirer de ce pétrole. «Mais la rente c’est fini !», a insisté M. Rédha Tir. S’adressant aux présents à cet atelier, composés, notamment, de chercheurs, de chefs d’entreprises, d’étudiants et autres représentants officiels, l’intervenant s’est voulu catégorique : «Il ne reste que cette capacité à créer de la valeur ajoutée, et ça sera à travers vous, les opérateurs économiques, producteurs et également l’administration». Insistant sur la vision des choses à changer, le président du Conseil a mis l’accent également sur la nécessité d’aider et d’accompagner les investisseurs à redémarrer leurs projets et à être interactifs et compétitifs sur le marché.
D’ailleurs, indique-t-il, sur le site du CNESE, deux nouvelles rubriques (Exportation et investissement) ont été créées. Ceci permettra aux opérateurs d’avoir des informations dans les meilleurs délais et la saisie du Conseil sur les difficultés rencontrées sur le terrain.
Par ailleurs, il a rappelé que des tournées seront effectuées, incessamment, par des représentants du CNESE à travers le pays afin d’inspecter et de s’enquérir de près sur la situation des usines et autres unités de production. Ces visites permettront au CNESE de faire un constat réel de la situation, tout en soumettant des propositions pour le redémarrage des unités et autres outil de production à l’arrêt. Rédha Tir a indiqué que le CNESE qui est conseillé du gouvernement, tentera de trouver des solutions à ces entreprises, en prônant une approche efficace. Le redémarrage et la relance de l’activité des entreprises permettront de renflouer les caisses de l’Etat, indique-t-il.
De nouvelles lois en cours d’élaboration
Dans les différentes opérations de médiation effectuées par le CNESE, relève-t-il, les premières saisines présentées par les investisseurs et opérateurs économiques ont été acceptées par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Des notes et circulaires ont été déjà émises à cet effet et d’autres sont en cours de finalisation, affirme-t-il. Ceci dénote, ajoute-t-il, de l’existence d’une volonté politique chez le gouvernement pour mettre à un terme aux anciennes pratiques.
Le président du CNESES a annoncé également la création d’un guichet unique au niveau de chaque wilaya. Ce dernier campera le rôle de facilitateur pour l’investissement et un moyen efficace pour lutter contre la bureaucratie, détaille-t-il. Ainsi, il y aura également, prochainement, un texte de loi sur le partenariat privé-public (PPP), la réactivation du Conseil supérieur de la Fonction publique et une autorité pour la régulation des marchés publics et des délégations du service public. Ce dernier permettra de connaitre la manière avec laquelle les marchés sont attribués et la part des sociétés étrangères. Enfin, Rédha Tir a annoncé le lancement d’une plate-forme numérique pour la promotion de l’esprit de l’entrepreneuriat dans notre pays. «L’économie moderne, c’est celle construite dans la transparence et sur la base de lois lui garantissant de la valeur ajoutée. Le développement de l’entrepreneuriat améliorera la compétitivité économique du pays», a-t-il conclu.
Akrem R.