C’est dans un contexte géopolitique des plus singuliers que les Etats-Unis organisent depuis hier, le second sommet Afrique-Etats-Unis, après celui de 2014 sous la présidence de Barack Obama.
Par Hakim Outoudert
Ainsi 8 ans après, les USA abritent depuis hier, le second Sommet du genre en présence de 49 dirigeants africains, dont celui représentant de l’Algérie, en l’occurennce, le Premier ministre, Aïmene Abderrahmane.
Les débats seront axés lors des travaux de ce Sommet sur le renforcement du partenariat économique et l’appui des efforts visant à consacrer les valeurs de démocratie et les droits de l’homme, et à atténuer l’impact de la crise sanitaire résultant de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et des pandémies futures.
Ce sommet intervient quelque mois après les visites du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken dans plusieurs pays africains, y compris l’Algérie. Lors de ces visites, il a dévoilé la nouvelle politique américaine envers l’Afrique, en vertu de laquelle Washington s’engage à réaliser plusieurs objectifs en Afrique, à savoir: intensification des opportunités d’investissement, soutien au efforts de préservation du climat et garantie de transition équitable d’énergie.
L’accent sera également mis sur le renforcement de la sécurité alimentaire, la paix et la sécurité, outre l’examen, voire l’évaluation, de la réponse aux efforts visant à faire face à la crise climatique et à renforcer les relations avec l’élite et les compétences africaines.Un événement en soi, mais d’autant plus remarquable qu’il a lieu, d’abord en pleine conjoncture mondiale particulière que caractérise la guerre en Ukraine et son corrolaire, la crise économique mondiale.
Première interprétation, par conséquent, émise par les observateurs quant aux « réels » objectifs de ce Sommet, la supposée volonté de l’Oncle Sam de faire revenir nombre de pays africains « à de meilleurs sentiments » à l’égard du camp occidental pro-Ukraine, sachant que ceux-ci quand ils ne soutiennent pas franchement la Russie dans sa guerre en Ukraine, ne la dénoncent pas pour autant.
Interpétation évacuée, cependant officiellement par la Maison-Blanche, à travers, notamment, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Biden; « Nous ne mettons de pistolet sur la tempe de personne » à ce sujet, a-t-il affirmé, la veille de la tenue de la rencontre.
Quoi qu’il en soit, si telle ambition US à l’endroit des Africains serait exclue, il n’en est pas de même d’une autre visée américaine, celle-là unaniment affirmée et non démentie par la Maison-blance: à savoir, rattraper le temps perdu en Afrique, occasionné par le prédécesseur de Biden, donald Trump, en l’occurrence.
Trump, durant son mandat, en effet, avait tôt fait d’opté pour une espèce de retour à la doctrine « islolationniste » de l’Amérique résumé par son fameux « America First », (l’Amérique d’abord). Ce qui s’est traduit par le désintérêt des Etats-unis vis-à-vis du continent, laissant le champ libre à d’autres influences économiques et géopolitiques, dont celles, principalement de la Chine, de la russie, et dans une moindre mesure de la Turquie. Par ailleurs, l’opportunité du Sommet et la volonté de renouer, voire de renforcer, les relations avec l’Afrique, serait d’autant plus idéale que la France, ex-puissance coloniale de nombre de pays du continent et jusqu’à quelques décennies, principale « maitresse des lieux », y subit un net et franc reflux, depuis quelques années.
Les USA promettent 55 millards de dollars à l’Afrique
La veille déjà de la tenue du Sommet, soit lundi dernier, la Maison-Blanche avait tenu à prouver sa « bonne foi » quant aux objectifs de son initiative, une sorte de gage de sa volonté sincère à l’endroit de ses hôtes.
Fidèle, aussi, à sa doctrine privilégiant le pragmatisme dans sa vision et son rapport au monde, Les Etats-Unis, à l’occasion, s’engagent, en effet à « consacrer 55 milliards de dollars à l’Afrique dans un grand nombre de secteurs », a fait savoir la Maison Blanche, la veille du Sommet.
Ces fonds selon la même source, s’étaleraient sur trois ans, et bénéficieraient « à la santé et à la réponse au changement climatique.
A ce propos toujours, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale US, a précisé qu’il y aura « une réelle mobilisation de ressources sur des objectifs concrets ».
Et de poursuivre: « Si vous comparez ce que les Etats-Unis promettent pendant les trois prochaines années avec ce que d’autres pays promettent, je pense que la comparaison nous est très favorable ».
Enfin, s’aggisant de ce qu’attendent les pays africains d’un renforcement de leur partenariat avec les USA, notamment un point important: le soutien officiel de Washington en vue d’obtenir un siège au Conseil de sécurité onusien.
H. O.