Intervenant hier mercredi sur les ondes de la radio nationale chaîne III, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique,(Snapest), a fortement plaidé la formation de l’enseignant, qui, selon lui, est d’autant plus à désirer, qu’elle est «la matrice principale de la réussite d’une réforme ».
Par Farid D.
«On accorde beaucoup d’importance à la pédagogie, mais le vecteur principal de sa transmission est complètement négligé », a-t-il estimé à ce propos, non sans avertir que « toute réforme éducative a besoin d’enseignants efficaces ».
Arguant ses déclarations, l’orateur cite l’exemple en 1986 où il y a eu l’application immédiate de la réforme de l’école fondamentale. « On a demandé au enseignants d’enseigner en arabe sans aucune formation préalable, sans leur apprendre la terminologie, en passant de la langue française à la langue arabe. Donc, automatiquement, le rendement s’en est trouvé affecté. Le professeur ne travaillait plus avec le même rendement», a-t-il expliqué.
Idem, a-t-il fait savoir, pour la réforme Benzaghou qui n’a jamais abouti. Selon lui, les enseignants n’étaient pas du tout prêts pour appliquer cette réforme. « On a mis devant eux des documents pour les faire…assimiler aux élèves ! Le résultat est qu’on est allé droit vers l’échec », dit-il.
Sur un autre registre, le coordinateur du Cnapest précise qu’il y a nécessité de libérer le système d’Education nationale en le protégeant, notamment, des «interférences des adultes qui soldent leurs problèmes politique et idéologique» au détriment de l’apprentissage de l’enfant.
Pour lui, «le moment est venu de laisser l’école, les pédagogues, les spécialistes de l’Education, d’élaborer un programme en fonction des objectifs assignés à la réforme et en fonction, aussi, des orientations contenues dans la loi de l’orientation scolaire de 2008 ».
C’est l’avenir de l’Algérie et de nos enfants qui est en jeu, estime t-il, insistant sur le sérieux dans le travail pour avoir un système éducatif performent. «J’insiste, encore une fois, sur le volet de formation des enseignants. Le bricolage doit laisser la place au savoir faire », préconise-t-il.
Si on arrive à dépasser ce cap, dit-il, « je pense qu’on peut aller loin et pourquoi pas, reprendre aussi notre place dans le monde comme dans les 1960 et 1970 où notre systeme éducatif était très performant », conclu-t-il.
F. D.