Malgré la crise de la COVID-19, l’Algérie qui est entrée en récession en 2020, s’en tire assez bien puisque le taux d’inflation moyen annuel en Algérie a atteint 2,6% à fin janvier dernier, selon l’Office national des statistiques (ONS). Un résultat appréciable, alors que l’Algérie a été confrontée à l’effondrement des cours d’hydrocarbures lié à la faible demande mondiale et aux contraintes de l’accord OPEP+ en matière de production pétrolière. Par ailleurs, afin de juguler l’épidémie de la COVID-19, le gouvernement a imposé des mesures de confinement dès février 2020, et procédé à des indemnisations qui ont alourdi le Trésor public.
Par Réda Hadi
En 2020 et comparativement à 2019, en dehors des services dont le rythme d’évolution a accusé une baisse, un relèvement a caractérisé les biens alimentaires (+0,2%) et les produits manufacturés (+5,35%), « ce qui a nécessairement influé sur l’évolution du rythme global d’inflation dont le taux passe de 2% en 2019 à 2,4% en 2020 »,
Selon les données de l’ONS, le taux d’inflation moyen annuel de janvier 2021 représente l’évolution de l’indice des prix à la consommation sur la période allant de février 2020 à janvier 2021 par rapport à celle allant de février 2019 à janvier 2020. Quant à la variation mensuelle des prix à la consommation, qui est l’évolution de l’indice du prix du mois de janvier 2021 par rapport à celui du mois de décembre 2020, elle est de +0,6%, selon l’Office.
Les produits agricoles frais ont connu ainsi un relèvement du prix de 1,3%. Ce relèvement s’explique principalement par une hausse des prix des viandes rouges (+0,9%), des légumes (+6,7%) et des poissons (+8,5%). Les prix des produits alimentaires industriels ont connu également une hausse de 0,8%, traduisant un relèvement des prix de certains produits, notamment, les laits, fromages et dérivés (+0,5%), les huiles et graisses (+4,4%) et les sucres et produits sucrés (+2,3%). En somme, en dépit des hausses constatées, notre pays a tiré son épingle du jeu, et a pu jugulé, un tant soit peu, l’inflation.
Pourtant, rien ne présageait un pareil résultat, et notre pays a déjoué les estimations très pessimistes du FMI (Fonds monétaire international) et de la Banque Mondiale.
Cette dernière n’avait pas caché, en effet, ses inquiétudes à propos de l’Algérie, puisque dans une note de conjoncture établie en fin d’année sur l’économie algérienne, le groupe de la Banque mondiale (BM) pour la région MENA a établi un constat sur les agrégats macroéconomiques de l’Algérie en pleine pandémie de la Covid-19, faisant ressortir une situation économique difficile.
R. H.