La rencontre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune avec des représentants de la presse nationale a été riche en termes d’échanges. Ainsi, elle a a été une occasion pour le Président de revenir sur la situation socioéconomique du pays et de faire le point sur plusieurs dossiers, tout en s’engageant sur la poursuite du chemin de la construction de l’Algérie nouvelle.
Par Akrem R.
En effet, et à cœur ouvert, le président Tebboune est revenu, d’abord, sur la question de la lutte contre la corruption. Il a assuré, à ce propos, que l’Etat poursuit sans répit la lutte contre ce phénomène, soulignant que «l’enquête sur les affaires de corruption se fait de manière quotidienne et ne se limite pas aux anciens dossiers, mais concerne également de nouvelles affaires».
Sur ce sujet, M. Tebboune annonce que 22 milliards de dollars ont été déjà récupérés, se référant au dernier rapport des services des ministères de la Justice et des Finances, en assurant que les pays européens ont affiché leur détermination à accompagner l’Algérie dans sa démarche de récupération de ses biens.
Lutte sans répit contre la corruption
Selon les déclarations du chef de l’Etat, «les résultats des investigations n’ont pas tous été dévoilés, mais l’Etat veille à révéler tout ce qui a été pillé et détourné». «Les enquêtes ont révélé, à titre d’exemple, que la valeur de l’usine d’Oran récupérée s’élevait à environ 750 millions d’euros», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « La récupération des fonds s’est faite de manière intelligente et les biens se trouvant à l’étranger seront, bien entendu, récupérés».
En interne, le président Tebboune a relevé également que les efforts se poursuivent et l’Etat sera en mesure de trouver tout ce qui a été pillé et thésaurisé dans le passé. «Même si les choses prennent du temps en raison du système bancaire, le plus important, l’important est que ces fonds ne se perdent pas»,dira-t-il.
Questionné sur la l’allocation chômage, le chef de l’Etat a précisé que cette dernière est un acquis irréversible, précisant, en termes de chiffres, que 20 000 jeunes qui étaient bénéficiaires de cette allocation, ont rejoint le monde professionnel avec à la clé un CDI. Ainsi, le secteur économique est en plein essor, et de nouveaux emplois seront générés. Donc, il n’y aucune inquiétude pour les un million de primo-demandeurs d’emplois bénéficiaires de l’allocation chômage.
Sur le plan régional, le président indique que l’agence de coopération et de développement en Afrique à laquelle l’Algérie a consacré 1 milliards de dollars accorde un intérêt particulier aux secteurs de la santé et de l’éducation.
Enchaînant, M. Tebboune a souligné les efforts de l’Algérie en Afrique, précisant que certaines actions sont de vraies batailles citant à titre d’exemple l’ouverture d’une ligne maritime entre l’Algérie et le Sénégal.
13 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures en 2023
Dans ses réponses aux questions des journalistes, le président Tebboune affirme que la première banque algérienne sera ouverte à Dakar dans un délai ne dépassant pas les 3 mois. Sur un autre volet, le Chef de l’Etat a relevé que les 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures réalisés par l’Algérie s’inscrivent dans le chapitre de l’inédit, précisant que l’objectif d’atteindre les 13 milliards USD est en cours.
Le président de la République a souligné, à ce propos, que les produits algériens, pour ne citer que le fer, l’acier et le ciment, sont exportés en Europe, en Amérique, en Afrique et dans les pays du Maghreb arabe, relevant que l’acte d’exportation est à même de créer une dynamique de production et d’investissement et de l’emploi, tout en exprimant sa satisfaction quant au nombre croissant de start-up qui exportent elles-mêmes leurs produits.
9 millions d’hectares sont prêts à être exploités entre Adrar et In Salah
Au sujet des exportations hors hydrocarbures, le Président Tebboune a indiqué que la valeur de la production agricole avoisine les 35 milliards de dollars en 2022. Toutefois, M. Tebboune estime qu’il est inacceptable et intolérable de voir un pays comme l’Algérie continuer à importer de la viande.
Pour pallier cette situation, l’Algérie, souligne -t-il, a demandé l’apport technologique étranger pour impulser une nouvelle dynamique au secteur.
Le Président Tebboune a, par ailleurs, fait observer que les régions du Sud du pays «ne sont exploitées dans l’agriculture qu’à hauteur de 40%, loin des normes scientifiques», précisant que «près de 9 millions d’hectares sont prêts à être exploités entre Adrar et In Salah ».
Concernant le « décollage » que connaît l’agriculture algérienne, le président de la République a évoqué les projets de partenariat lancés récemment avec des partenaires étrangers et des pays ayant de l’expérience pour réaliser de grandes fermes céréalières et des exploitations comptant entre 10.000 et 15.000 bovins.
Il a rappelé, dans ce cadre, le soutien accordé par l’Etat aux investisseurs agricoles notamment en matière de production de l’huile et du sucre, au moyen de crédits bancaires allant jusqu’à 90 % de la valeur du projet, annonçant l’entrée en production à la fin du mois de mai en cours, de la première usine de production locale de l’huile dans toutes ses phases. « L’Agriculture est une science et non pas une tradition.
Adhésion aux Brics
C’est un secteur producteur et générateur de richesse», a fait remarquer le président Tebboune qui a souligné que «l’Agriculture doit être une affaire des agriculteurs» et non pas de la tutelle uniquement. Sur un autre sujet, le Chef de l’Etat annonce l’entrée en exploitation, d’ici fin mai, de la première usine de production des oléagineux à Béjaïa.
A une question sur l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, le président de la République a affirmé que cette adhésion « nous aidera en matière de développement plus que toute l’aide apportée à ce jour par les instances financières internationales », ajoutant que la banque des BRICS financera des projets en Algérie et est dotée d’un capital énorme de 100 milliards de dollars, tout en mettant en exergue «la force du soutien politique qu’implique l’adhésion de l’Algérie à ce groupe».
A. R.