Les produits de large consommation ont connu, ces derniers temps, une hausse inexpliquée et brutale. Les prix des produits alimentaires de large consommation, notamment le sucre, l’huile, le café et de certains produits agricoles, ont enregistré une forte hausse ces derniers jours. Les consommateurs algériens pris de court commencent même à exprimer leur colère, et ce, d’autant plus que cela intervient à la veille de la rentrée scolaire, et à un moment où de nombreuses familles souffrent encore des séquelles de la crise du coronavirus.
Par Réda Hadi
Devant le peu d’explication des pouvoirs publics, ce sont les réseaux sociaux qui imposent la marche à suivre et spéculent sur les raisons réelles ou supposées de cette situation. Pour beaucoup, la principale raison de la hausse des prix est l’effondrement de la valeur du dinar, exacerbée par de nouveaux frais imposés aux importateurs.
Certains avancent même les incertitudes politiques liées à la campagne du référendum. Quoi qu’il en soit, les premières conséquences ne se sont pas fait attendre, puisque des citoyens ont tôt fait de prendre d’assaut les centres commerciaux pour constituer des stocks. Attitude dénoncée, par ailleurs, par le président de la République ayant recommandé de ne pas se fier aux fake news qui prolifèrent sur les réseaux sociaux.
Il n’empêche, la réalité sur le terrain est sans appel : les produits de large consommation ont, réellement, augmenté d’une manière significative.
Jusqu’à 30 Da de plus
Dans les superettes, centres commerciaux et autres magasins de produits alimentaires destinés à la vente au détail, les propriétaires on confirmé avoir modifié la liste des prix de nombreux produits, dont les plus importants, comme le lait et les pâtes, l’huile, la confiture, le café, les produits de nettoyage et les œufs. Ces augmentations varient, selon les commerçants, entre 5 et 30 Da.
Quant aux denrées alimentaires qui ont, récemment, déjà connu une hausse des prix, les pâtes arrivent en tête avec des incréments allant de 5 à 10 Da, le lait pour bébé de 30 Da, et le lait en pack d’une capacité d’un litre, ont augmenté de 10 Da
Ces augmentations concernent aussi le café, à hauteur de 5 Da d’augmentation, et les bouteilles d’huile d’une capacité 2 litres et 5 litres de 10 et 15 Da.
Les boîtes de confiture de toutes sortes, quant à elles, ont augmenté de 10 Da, et divers produits de nettoyage de 10 à 20 Da.
Ceci, sans évoquer les prix des fruits et légumes, qui ont connu un rebond inexpliqué. Idem pour les viandes blanches, notamment, le poulet qui a atteint les 360 Da le kilogramme, alors qu’il était cédé entre 200 et 240 DA. Cela a provoqué un mécontentement généralisé parmi les citoyens, dont certains ont décidé de boycotter certains biens de consommation qui ont subi une hausse de pas moins de 10%.
La faute à qui ?
Selon les premières explications fournies par les différents commerçants, ces augmentations seraient dues, entre autres, à la révision à la hausse de la TVA, la dévaluation du dinar et l’arrêt de l’importation de certains produits.
Les citoyens quant à eux, pointent du doigt, l’absence totale des services de contrôle. Un contrôleur des prix a, lui, justifié ce manque de présence sur le terrain par le «sous-effectif» qu’accuseraient les services de contrôle pour cause de pandémie.
Réagissant, par ailleurs, récemment, à ces augmentations des prix, le chef de la Fédération nationale des grossistes en alimentation, Saïd Kebili, a déclaré que de nombreux propriétaires de magasins de détail profitent des circonstances et des rumeurs promues via face-book pour spéculer sur les prix. Ce dernier dit regretter, par ailleurs, l’ambiguïté et l’absence de déclarations officielles concernant ces augmentations.
En tout état de cause, face au mutisme des pouvoirs publics et aux différentes déclarations des uns et des autres, le citoyen algérien continue de subir les effets multiples d’une crise qui semble durer dans le temps et un pouvoir d’achat qui ne cesse de régresser.
H. R.