La promotion des exportations hors hydrocarbures est l’une des priorités du gouvernement. Tout un dispositif douanier notamment, est en place, à cet effet. Outre les facilitations accordées grâce aux différents régimes douaniers économiques, la Direction générale des Douanes algériennes (DGDA) innove et se prépare au lancement d’un guichet unique électronique.
Par Akrem R.
«On est en train de travailler avec les différents départements ministériels pour la finalisation du projet, lancé en 2021. Il y a beaucoup de décrets ministériels à signer avant l’entrée en vigueur du guichet unique électronique», a fait savoir, hier, Adel Habsa, directeur de la législation, de la réglementation et des systèmes douaniers.
S’exprimant lors d’une journée d’information sur les facilités douanières accordées aux opérateurs économiques en matière d’exportation, placée sous le thème: «Accompagner les entreprises pour une relance économique» et organisée au siège de la Chambre algérienne de commerce et de l’industrie (CACI) à Alger, le représentant des Douanes a précisé que la création d’un guichet unique électronique vise à la facilitation et simplification des procédures.
Il s’agit d’un point d’entrée unique pour l’accomplissement des formalités douanières et le dépôt des documents, liés au contrôle à l’importation, au transit et à l’exportation. Le guichet unique a pour mission d’assurer une gestion coordonnée des frontières, d’unifier l’accomplissement des formalités douanières liées au contrôle du commerce extérieur au niveau des points d’entrée, de favoriser la coopération entre les organismes chargés de la réglementation des flux aux frontières et d’éviter la transcription répétée des données et la transmission redondante des documents.
Accompagner l’opérateur
Il permet également d’améliorer la communication entre les différents intervenants dans la chaîne du commerce extérieur, de regrouper et de faciliter les contrôles opérationnels et de permettre l’amélioration et la consolidation de la gestion des risques de fraude, de réduire les délais et les coûts des formalités et de contrôle, et d’alléger et de dématérialiser l’accomplissement des formalités douanières requises aux frontières et d’en assurer la transparence.
« Notre objectif en tant que administration, c’est d’accompagner l’opérateur économique dans l’opération d’exportation et, également, des investisseurs. L’encouragement de l’investissement permettra la création de richesse et de la valeur ajoutée et d’aller conquérir des parts sur le marché international», souligne-t-il, en assurant que les Douanes sont toujours à l’écoute des opérateurs économiques. « Nous souhaitons devenir une douane de proximité proche et qui accompagne les opérateurs économiques et investisseurs. Notre vision c’est que nous soyons un partenaire des opérateurs et non pas de simples contrôleurs. Des cellules de proximité sont installées partout à travers le pays pour être à l’écoute des opérateurs», a précise le directeur de la législation, de la réglementation et des systèmes douaniers. C’est un message clair aux opérateurs économiques qui se plaignent des lenteurs administratives et de tracasseries bureaucratiques.
Réduire les délais de dédouanement
Dans sa réponse aux préoccupations des exportateurs, le représentant des Douanes a assuré que toutes les informations et autres mesures de facilitations sont opérationnelles et applicables sur le terrain. « Certainement, il y a des formalités à accomplir, mais l’opération de dédouanement d’un produit frais est possible en moins de 5 heures ! C’est un temps record. La seule condition pour l’opérateur c’est de présenter les documents nécessaires», indique-t-il.
Un guide de l’exportateur, un couloir vert, utilisation des scanners pour le contrôle de marchandises sans procéder à un contrôle matériel, déclaration douanière temporaire pour l’export, avec engagement du complément du dossier (domiciliation bancaire) dans un délai de 15 jours, sont autant de facilitations accordées aux opérateurs, selon le représentant des Douanes.
Parmi les facilitations accordées, ajoute l’intervenant, c’est le déplacement des services des Douanes sur le site de production et d’emballage. « Nos services sont instruits de se déplacer sur place pour effectuer les opérations de contrôle», a-t-il répondu à un agriculteur de Biskra. Questionné sur la Grande zone de libre échange arabe (Gzale), l’intervenant a indiqué que les opérateurs (import/export) désirant bénéficier des avantages de cette zone sont appelés à présenter le certificat d’origine du produit.
La déclaration de dédouanement au niveau national
Sur ce point, la directrice de la CACI, Nadira Fathi, a assuré aux opérateurs que la délivrance du certificat d’origine est possible via internet et que les déclarations de douanes pour l’exportation peuvent se faire, également, à travers tous les différents bureaux au niveau national et non seulement dans les grandes villes. Une précision de taille pour les opérateurs qui ignorent, jusqu’à présent, cette mesure de facilitation.
Pour sa part, le président de la CACI, Tayeb Chabab a souhaité que l’année 2023 soit celle de l’économie par excellence et également de la promotion des exportations hors hydrocarbures, notamment, suite à la promulgation du nouveau Code des investissements. « Nous comptons également sur ce genre de journées d’informations pour faire connaitre les avantages douaniers et avoir une meilleure appréhension de ce corps accompagnateur», dira-t-il. En somme, les services de Douanes sont déterminés à améliorer davantage leurs services et être un outil facilitateur pour la promotion de l’investissement et des exportations hors hydrocarbures. « Nous serons à l’écoute des opérateurs pour la levée des contraintes afin d’améliorer le climat des affaires pour l’opérateur et d’atteindre l’objectif en commun, à savoir, hisser les exportations hors hydrocarbures à un niveau supérieur», conclut Adel Habsa, représentant de la DGDA.
A. R.