Par Lyazid Khaber
Absent au pays pour cause de maladie, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, est rentré au pays ce vendredi soir, après un séjour en Allemagne où il a subi une intervention chirurgicale réussie sur le pied droit. Etant très attendu, vu les urgences de l’heure, le chef de l’Etat ne s’offrira pas de répit, combien même mérité, lui qui a de grands chantiers sur les bras. D’ailleurs, la semaine en cours s’annonce chargée et des annonces importantes sont attendues, à en croire des sources bien informées.
Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense Nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a regagné vendredi le pays, et c’est tout le microcosme algérois qui s’agite. Attendu certes, mais son arrivée au pays un vendredi soir, à un moment où l’on s’y attend pas trop, étant donné que la dernière communication de la présidence s’est contenté d’informer sur la l’appel téléphonique que le Président a reçu de la part du président de la République fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, «lors duquel il lui a fait part de ses remerciements et de sa gratitude pour la prise en charge médicale dont il a bénéficié depuis son arrivée en Allemagne».
Ces dernières semaines, et surtout depuis qu’il était revenu au pays en janvier dernier, pour quelques jours avant de retourner en Allemagne pour poursuivre le protocole thérapeutique, des supputations n’ont pas manqué de fuser de partout sur la volonté du chef de l’Etat de procéder, notamment à un profond remaniement gouvernemental, surtout que ce dernier avait exprimé sa réprobation par rapport à certains résultats qu’il a estimé insuffisants. Toutefois, s’il est tout-à-fait légitime de se poser des questions quant aux mesures qui seront prises dans les tous prochains jours, il est également regrettable de constater que certains cercles, visiblement intéressés, ont participé à ébruiter de fausses informations n’ayant pas manqué de mettre à rude épreuve les responsables à tous les niveaux. Il va ainsi des «rumeurs» concernant les changements supposées au niveau des différentes institutions et autres entreprises publiques de premier plan, qui ont participé à annihiler tout effort de la part des responsables qui se voyaient déjà sur la sellette. Ceci dit, le retour du Président, mais surtout sa disposition à reprendre du service dès aujourd’hui, étant totalement guéri, finira par mettre un terme à toute la zizanie qui mine présentement les milieux intéressés.
Rattraper les années pendant lesquelles le pays a dépensé sans compter
En effet, le vrai débat est ailleurs. Et comme le pense Ali Mebroukine, Avocat d’affaires et professeur des universités, «le président de la République va imprimer aux réformes économiques et sociales un rythme d’enfer destiné non seulement à rattraper les années pendant lesquelles le pays a dépensé sans compter, mais surtout à préparer l’avenir qui est beaucoup moins angoissant que le prédisent certains, pour peu que le potentiel que recèle l’Algérie soit mis en valeur dès 2021.»
En ce sens, et en plus des projets en perspective sur le plan politique, à savoir notamment l’achèvement de l’édification institutionnelle de la nouvelle république, avec en prime l’élection de nouvelles assemblées nationales et locales, il y a fort à faire sur le plan économique et de l’organisation. Le Président est également attendu sur le plan diplomatique, où l’Algérie est en passe de reprendre l’initiative sur plusieurs dossiers géopolitiques, à l’instar du dossier libyen, malien ou encore sahraoui.
Pour M. Mebroukine, beaucoup de travail attend le chef de l’Etat. Il s’agit, selon lui, de «La refonte du système fiscal, l’instauration de nouvelles règles de gouvernance budgétaire, la modernisation du système bancaire et financier, le développement de l’information statistique,la stabilisation du cadre juridique de l’investissement, le développement stratégique des filières industrielles et des mines, la rationalisation des importations, le développement des infrastructures d’appui aux technologies de l’information sont des chantiers déjà ouverts et leur progression sera sensible tout au long de l’année 2021.»
Mais à cela s’ajoutent des actions emprunte de l’urgence, notamment sur le plan social, où la crise sanitaire doublée d’une crise économique ayant impacté gravement le tissu productif, appelle des mesures efficace, pour anticiper une éventuelle gronde sociale qui fera le bonheur des cercles intéressés par un retour à la contestation et même aux troubles. Le gouvernement, remanié ou pas, doit prendre les devants de la situation et d’agir en collectif avisé pour stabiliser la situation et permettre l’achèvement du processus de redressement engagé.
Le chef de l’état doit agir sur plusieurs fronts
Le Président Tebboune qui a,plusieurs fois, rappelé,lors de son hospitalisation, qu’il suivait «quotidiennement, heure par heure, tout ce qui se passe en Algérie», sait que l’état actuel des choses appelle des décisions fermes mais surtout un engagement sans faille de tous les responsables à tous les niveaux de la pyramide de l’Etat. La tâche n’étant pas aussi facile qu’on puisse l’imaginer, sachant que notre pays n’échappe pas aux retombées de la crise mondiale induite par la propagation de la Covid-19, et ses répercussions tant politiques, sociales ou économiques.
Le chef de l’état doit donc agir sur plusieurs fronts. Sur le plan politique, il y a lieu de rassurer les citoyens quant à l’efficacité des mesures prises, et de passer au plus vite à l’élaboration et à l’adoption de la nouvelle loi électorale qui devra être présentée au Parlement en vue des scrutins locaux et législatif anticipés prévus en principe d’ici la fin de l’année. Sur le plan diplomatique, l’Algérie étant assaillie de partout, avec des risques accrus à ses frontières de toutes parts, exige une présence et davantage d’agressivité dans sa démarche pour repousser les velléités de plus en plus visibles, de nuire à ses intérêts suprêmes de la part de forces étrangères présentes dans la région. Idem pour ce qui de l’économie, puisque l’on trébuche encore avec le legs de l’ancien régime, notamment en matière de législation et de pratiques qui contredisent la nouvelle politique voulue au sommet de l’Etat.
Ce sont là les quelques gros chantiers que le président Tebboune devra engager rapidement, et c’est ainsi que sa tâche doit mobiliser toutes les structures de l’Etat.
L. K.