Vétéran de la guerre d’indépendance (1954-1962), l’ancien chef de la zone II de la wilaya IV historique, entre 1959 et 1960, et non moins opposant invétéré au régime du parti unique, et figure de proue du Hirak populaire de février 2019, vient de tirer sa révérence à l’âge de 87 ans.
Ayant contracté le coronavirus Covid-19, il y a quelques semaines, le vieux combattant a rendu l’âme ce mercredi 4 novembre 2020, après son admission à l’hôpital en compagnie de sa femme également atteinte de la même maladie.
Née le 15 mars 1933 à El Omaria, dans la wialay de Médéa, Si Lakhdar Bouregaa rejoint l’armée de libération nationale (ALN) en 1956, après avoir déserté l’armée française. Il devient chef de la zone II de la wilaya IV historique entre 1959 et 1960, avant d’être désigné adjoint de Youcef Khatib, chef de la wilaya IV, poste qu’il occupe jusqu’en 1962 avec le grade de commandant de l’ALN.

Un opposant farouche au régime du parti unique
Juste après l’indépendance, Bouregaa prend position durant la crise de l’été 1962, en s’opposant à Ben Bella et Boumediene. En juin 1963, il participe à la création de l’Union pour la défense de la révolution socialiste, éphémère parti clandestin de Krim Belkacem. Avec Mohand Oulhadj, Lakhdar Bouregaa sert d’intermédiaire entre Krim Belkacem et Hocine Aït Ahmed, ce dernier créant en septembre 1963 le Front des forces socialistes, défiant le pouvoir, le FLN ayant été déclaré parti unique. La révolte du FFS est écrasée à son tour début 1964, avant le coup d’État de Houari Boumédiène en 1965.
Arrêté le 3 juillet 1967, il affirme avoir été torturé jusqu’au 27 août 1968, lorsqu’il est transféré à la prison de Sid El-Houari, à Oran, avant d’être ramené à Alger le 27 septembre pour de nouveaux interrogatoires, puis d’être transféré à Oran le 27 octobre. En juillet 1969, il est condamné par la Cour révolutionnaire présidée par Mohamed Abdelghani à 10 ans de prison pour avoir participé à un complot visant à assassiner Houari Boumédiène, et à 20 ans de prison pour avoir participé à la tentative de coup d’État de Tahar Zbiri, en décembre 1967. Lakhdar Bouregaa passe ainsi sept ans en prison, avant d’être libéré en 1975.

Une icône de la révolution populaire « Hirak »
Depuis, l’indomptable combattant n’a pas cessé de mener des batailles politiques en s’opposant farouchement au régime, jusqu’en 2019, où il s’engagera dans le Hirak populaire pour devenir une icône de ce mouvement qui a poussé l’ancien président de la république, Abdelaziz Bouteflika à la démission. Dans le sillage des manifestations, et suite à une plainte du ministère de la Défense, suite à une déclaration ciblant le défunt chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, le Commandant Bouregaa a été arrêté le 30 juin 2019 avant d’être libéré le 2 janvier 2020, en même temps que de nombreux autres militants du Hirak.
E. T.
Condoléances
Apprenant avec une grande tristesse et affliction, la nouvelle de la disparation du Moudjahid
Si Lakhdar Bouregaa
Le Directeur de la Publication ainsi que l’ensemble du personnel de l’hebdomadaire Eco Times, présentent à la famille, proches et alliés du défunt, leurs sincères condoléances en les assurant de leur soutien indéfectible en cette pénible circonstance.
Puisse Dieu Le Tout Puissant et Miséricordieux accueillir le défunt en Son Vaste Paradis.
« A Dieu nous appartenons, à Lui nous retournons »