Le processus d’une éventuelle adhésion de l’Algérie au bloc des pays émergents (les Brics) est désormais, enclenché. Si les deux grands pays membres de ce groupe, à savoir la Russie et la Chine ont déjà soutenu la démarche, en affichant leur appui pour l’Algérie, les autres pays (le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde) sont en pleines négociations avec notre pays, pour en fixer les conditions d’adhésion.
Par Akrem R.
L’annonce a été faite, hier, par Leila Zerrouki, envoyée spéciale du ministre des AE et de la communauté à l’étranger, chargée de la coopération internationale, lors de son passage au Forum de la radio «Chaîne I». La responsable a précisé qu’une telle adhésion ne pourrait qu’être bénéfique pour notre pays, surtout avec les mutations que connait le monde.
«Nous pouvons bénéficier de l’expertise de ces pays du Brics, en s’assurant un transfert de technologie et les financements nécessaires pour la réalisation de grands projets», a détaillé Leila Zerrouki. Ce groupe offre de nombreux avantages, comme l’accès aux financements via la Nouvelle banque de développement (New Development Bank), créée en 2014 et dont le siège se trouve à Shanghai, en Chine.
Tout en affichant son optimisme pour l’adhésion de l’Algérie à ce bloc, l’envoyée spéciale de Ramatane Lamara, a rappelé que «nos relations diplomatiques, politiques et économiques sont bonnes avec les cinq pays. Nous avons déjà des coopérations économiques depuis des années avec la Chine, la Russie, l’inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, dont nous partageons pratiquement les mêmes positions politiques».
Ainsi, l’intervenante a expliqué que l’adhésion de l’Algérie aux Brics mettra l’Algérie à l’abri et protégera ses intérêts, notamment, économiques. «Les Brics totalisent un PIB proche de celui des États-Unis et supérieur à l’ensemble des pays de l’Union européenne; ils représentent quelque 3 milliards d’habitants, soit 41 % de la population mondiale et 18% du commerce international», a –t-elle rappelé.
Des réformes pour booster les IDE
En somme, les Brics est un énorme espace économique permettant à l’Algérie d’évoluer et de diversifier son économie. C’est ce que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré en, juillet dernier, en indiquant que l’éventualité d’une adhésion aux Brics «mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles». Lors de son intervention, lors du sommet des Brics, qui a eu lieu en visioconférence en juin dernier, Abdelmadjid Tebboune avait souligné que «l’approche de l’Algérie concerne l’instauration d’un nouvel ordre mondial qui repose sur la parité et l’équité entre les pays».
Le gouvernement a entamé une série de réformes économiques visant à l’amélioration du climat des affaires d’une manière générale, afin de capter des IDE. C’est avec des investissements étrangers directs qu’une économie d’un pays se développe et se diversifie. « Nous avons procédé à des réformes nécessaires pour booster et encourager l’investissement en Algérie, notamment, pour les étrangers et les Algériens établis à l’étranger. Actuellement, nous avons tous les atouts et exigences pour la réussir en matière de coopération et d’investissements. Il y a de l’énergie, un positionnement stratégique et des capacités économiques et également une stabilité politiques. Tout cela, améliorera la compétitivité de notre pays», détaille Leila Zerouki. C’est à travers le décollage des investissements que l’Algérie pourra augmenter son taux de croissance, et atteindre un taux égal ou supérieur à 5% par an, l’une des exigences des pays membres des Brics.
Selon l’expert en économie, Ishak Kherchi, l’Algérie dispose d’autres points forts pour consolider son dossier, mais le grand challenge est de poursuivre ses efforts sur le plan économique. «L’Algérie doit accentuer ses efforts dans le développement de ses capacités de production dans tous les secteurs d’activité», a-t-il dit, en affirmant que l’éventuelle adhésion au Brics permettra aux nouveaux membres de bénéficier de très nombreux avantages économiques, notamment, dans l’impulsion des partenariats et des investissements sur la base du principe gagnant-gagnant, et de pénétrer les marchés intérieurs des pays membres de ce conglomérat économique.
A. R.