Quasiment chaque année, les inondations nous reviennent telle une fatalité, occasionnant pertes humaines et dégâts matériels.
Dans la nuit de lundi à mardi derniers, les régions Centre et Est du pays ont été, pour certaines villes, à l’instar d’Alger-centre, englouties par les eaux et des crues, qui ont d’ailleurs occasionné la mort d’un enfant de 8 ans à Mila. Les mêmes scènes apocalyptiques, de déluges, dégâts et blocages des routes y ont été constatées, comme à chaque même saison automnale depuis des années.
Par Farid D.
La prise de conscience des autorités quant à l’urgence de remédier à un phénomène destructeur auquel est particulièrement exposé notre pays, ne fait pourtant pas défaut.
Depuis quelques années, au moins depuis 2 ans, l’Etat algérien s’est attelé à mettre au point nombre de stratégies et de plans de lutte contre les inondations, dont celui, portant stratégie nationale de gestion des risques d’inondation visant à définir les actions structurelles et non structurelles nécessaires à mener à moyen et à long termes, afin d’atténuer les effets néfastes du phénomène, plus particulièrement la perte de vies humaines. Une démarche que le gouvernement avait inscrite dans le cadre de l’extension du plan national de l’eau, qui définit la politique de l’Etat à long terme sur la gestion et la préservation des ressources en eau. Une stratégie exhaustive, qui avait déjà cerné les principales et spécifiques causes à l’origine des inondations en Algérie. Entre autres de ces causes, citons, l’occupation généralisée des zones inondables en raison de la forte pression urbanistique, la construction de nouveaux logements dans des zones déjà densément peuplées (augmentant la vulnérabilité et, ainsi, le risque d’inondation : le manque d’instruments et de moyens pour la gestion de crise et la prévision, la prise en charge des points noirs, sans études à l’échelle du bassin versant au préalable, le sous-dimensionnement des réseaux d’assainissement de certaines villes et villages, le nombre limité de bouches d’égout, une conception inadéquate des points de rejet, les oueds utilisés comme décharges pour les ordures ménagères et autres déchets, la déforestation, etc. L’étude a ce mérite de relativiser la «théorie» de certains experts, selon laquelle le fléau des inondations dont est victime l’Algérie s’inscrirait dans le réchauffement climatique que subit la planète depuis quelques décennies. Il ressort, au contraire, des causes citées par la stratégie du gouvernement que les raisons du phénomène sont à caractères endogènes. Cependant, cette incapacité, apparemment des autorités à venir à bout d’un problème décennal et récurrent, pose d’autant plus interrogations que l’étude qui date de près de deux ans avait identifié un nombre de 689 zones à risque potentiel d’inondation en Algérie. C’est, en partie, aux fins d’élucider ce type d’anomalies, que le président de la République a instruit, mardi dernier, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) de diligenter une enquête sur les causes de l’élévation anormale du niveau des eaux enregistrée dans certaines routes et trémies dans le pays, selon un communiqué de la présidence de la République.
F. D.