Par Réda Hadi
Il n’est un secret pour personne que ces deniers jours, le prix de certaines denrées alimentaires ont connu une hausse inexpliquée et inexplicable surtout. A ce sujet, chacun des intervenants dans la filière, se rejette la balle, et même les justifications du ministre du Commerce n’ont pas suffi à convaincre. Pour M. Rezig, en effet, la hausse est justifiée par l’augmentation des cours mondiaux, la hausse des coûts logistiques et la baisse du dinar.
Deux produits sont particulièrement concernés par ces hausses : les pâtes alimentaires sous toutes leurs formes et les légumes secs. En faisant un tour dans les différents commerces, on a relevé des prix particulièrement exorbitants : pois-chiches à 220 DA, pois cassés à 120 DA, haricots secs à 330 DA, lentilles à 240 DA et des spaghettis à 65 DA, ainsi que, récemment, les eaux minérales, le sucre, et les produit d’entretien. Une situation qui inquiète au plus haut point les consommateurs.
Cette flambée des prix a réveillé, d’ailleurs l’esprit complotiste, dont les tenants, qui sur les réseaux sociaux et même sur des plateaux télé, affirment qu’il y aurait sans doute une main invisible derrière cette forte flambée.
Selon eux, on serait évidemment tentés d’imputer ces augmentations de prix, à la dérive du dinar, aux ajustements des prix des carburants entrepris à la fin de l’année 2019 et à certains désagréments causés par la pandémie du coronavirus, mais ces derniers ne sauraient justifier, à eux seuls, toutes ces flambées de prix qui, de par leur consistance, (plus de 40% pour certains produits), et leur soudaineté, donnent l’impression d’avoir été préméditées.
Voulant en savoir plus, nous avons contacté M Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Anca, (Association nationale des artisans et commerçants), qui affirme que les producteurs sont « les premiers responsables de cette hausse ». «Sinon, pourquoi ne feraient-ils pas, comme cela se fait sous d’autres cieux, une annonce officielle du taux d’augmentation de leurs produits. D’autres part, sachant à combien se vendent leurs produits, pourquoi ne refuseraient-ils pas aux revendeurs qui pratiquent une augmentation, l’accès à leurs gammes? », argue-t-il. Pour M. Boulenouar, cette forme de « compromission », s’apparente à de la «complicité».
Pour M. Mustapha Zebdi, président de l’Apoce (Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement), il «n’y a aucun outil légal de contrôle. Pour le président de cette association, il est pratiquement impossible aux agents de contrôle de procéder à une quelconque vérification sans outil juridique, et, en sus, avec un personnel restreint pour effectuer cette tâche».
Pendant que tous ces intervenants se rejettent la balle, le consommateur, lui, continue de suer pour joindre les deux bouts. Ces augmentations ont un impact négatif sur le pouvoir d’achat des Algériens qui s’attendent à vivre une année 2021, particulièrement difficile et délicate. Elles mettent, en tout cas, à mal les petits budgets. Les classes moyennes peinent également, elles-mêmes à joindre les deux bouts, c’est dire !
Pourtant, ces augmentations sont récurrentes, et les pouvoirs publics peinent à les juguler.
R. H.