En dépit des bons résultats qu’enregistre le secteur de l’agriculture, des déficits restent à combler dans certaines filières, notamment, en termes de matières premières.
Akrem R.
Les éleveurs font face ces derniers mois à une hausse vertigineuse des prix d’aliments du bétail et volaille. À titre d’exemple le Soja a vu son prix doublé en passant de 350 dollars la tonne à 650 dollars ! Une situation préoccupante pour les professionnels de la filière mais aussi, pour l’Etat qui doit débourser plus de devises afin de répondre à la demande du marché nationale, notamment, après l’entrée en vigueur de la décision de l’interdiction d’importation de viandes rouge et blanche.
Selon le président directeur général de l’Office nationale des aliments du bétail et de l’élevage avicole (Onab), Mohamed Betraoui, l’Algérie importe annuellement l’équivalent de 1,2 milliards dollars en maïs et soja. Soit, détaille-t–il, 4 millions de tonnes en maïs et un million 200 tonnes de soja. Ce montant risque d’augmenter davantage durant les prochains mois, vu la flambée que connaissent les marchés mondiaux des matières premières. Face à cette situation, et afin de diminuer le coût de production de l’aliment, le gouvernement a opté, dans le cadre de sa feuille de route 2020-2024, pour la culture du soja et du maïs.
M. Betraoui, dans une déclaration à la radio « Chaîne II», a fait savoir que les services agricoles ont procédé à l’augmentation des superficies réservées à la culture du maïs jaune, en passant de 80 ha en 2019 à 8 900 ha dans les wilayas du Sud, à l’instar de Ghardaïa, Biskra, Adrar, Laghouat, Meneaa. «Ces efforts visent la réduction de la facture d’importation d’aliment de bétails, en la substituant par des produits fabriqués localement», a-t-il précisé. Sur un autre registre, et afin d’atténuer la pression sur les éleveurs, l’Etat a décidé, d’abord, de plafonner les prix d’aliments de bétail et volaille. L’orge qui coute 300 dollars le quintal, soit l’équivalant de 4500 DA, est cédé aux les éleveurs à 1500 DA. C’est un effort énorme de l’Etat, dira-t-il, qui accorde une subvention de 2000 DA le quintal. Le Pdg de l’ONAB a relevé, par ailleurs que des formelles nouvelles en aliments sont fabriquées au niveau local. Ces aliments sont fabriqués à travers des matières premières disponibles sur notre marché, affirme-t-il, dont les prix sont abordables et à la portée des éleveurs. L’aliment pour les vaches laitières est de 2500 DA et une autre formule destinée à l’engraissement est de 1500 DA. Le même responsable a appelé les éleveurs à s’organiser au sein de coopératives afin de faciliter le travail des responsables agricoles dans la distribution des aliments pour bétail.
Il est à noter que le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, a mis en place un nouveau dispositif d’approvisionnement d’aliments de bétail en faveur des éleveurs.
Des instructions ont été également données par le ministre, Hamdani à l’Office national d’aliments de bétail (ONAB) pour la fabrication d’un aliment alternatif à base de maïs, d’orge et de son, qui sera vendu à des prix étudiés aux éleveurs. Pour ce faire, l’ONAB est autorisée à récupérer 30% de son issu des meuneries (publics et privés) pour la fabrication de cet aliment de substitution qui contribuera à la régulation du marché de l’alimentation du bétail.
A.R.
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