De nouvelles mesures ont été prises par le ministère du Commerce pour une meilleure organisation du commerce extérieur. En effet, les licences d’importation ont désormais un délai d’un mois pour leur exécution. Dépassée ce délai, elles deviennent caducs et les opérateurs en question ne seront pas en mesure d’effectuer des opérations d’importation.
Par Akrem R.
C’est ce que le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a déclaré, avant-hier à la presse, en marge de son audition par les membres de la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’Assemblée Populaire Nationale (APN).
En effet, le ministre a expliqué que les licences d’importation seront retirées aux importateurs qui refusent d’approvisionner le marché dans un délai maximum d’un mois, à compter de sa délivrance par le ministère du Commerce.
Une décision qui vise à la réorganisation du commerce extérieur et surtout, à l’approvisionnement du marché national en produits nécessaires. Il a déclaré que cette décision a été prise parce que les licences d’importation accordées aux importateurs et aux opérateurs économiques n’ont pas été exploitées. Pour illustrer ses propos, Tayeb Zitouni a cité l’exemple du lait infantile.
Ce dernier connait une perturbation et rupture de stocks sur le marché. Et pourtant, dira le ministre, neuf importateurs spécialisés dans ce domaine ont bénéficié de licences d’importation. « En dépit de l’octroi de ces licences à ces opérateurs, le lait infantile est en rupture sur le marché !», s’interroge-t-il.
En clair, les opérateurs en question ont failli dans leur mission et, par conséquent, seront dépossédés de leurs licences d’importation. Elles seront accordées à d’autres importateurs, précise le ministre.
En effet, le souci du ministère du Commerce c’est d’approvisionner le marché national en différents produits non fabriqués en Algérie ou quand les quantités produites, localement, s’avèrent insuffisantes. Des orientations claires ont été données, dans ce sens, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il avait, en effet, déclaré, lors d’une interview périodique avec la presse nationale, que «le citoyen est une ligne rouge. Son bien-être est la priorité des priorités». Une orientation qui se concrétise sur le terrain.
D’ailleurs, depuis son arrivée à la tête de ce département ministériel, en succédant à Kamel Rezig, Tayeb Zitouni s’est penché sur la question en procédant à la réorganisation du commerce extérieur, et l’assouplissement des mesures régissant l’importation. Il a, d’abord, procédé à la révision de la plate-forme numérique d’Algex dédiée aux importateurs, dont le but est de remédier aux insuffisances enregistrées.
Pour rappel, les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation de matières premières, de produits et de marchandises destinés à la revente en l’état, sont appelés à présenter leurs demandes à l’Algex pour vérifier la disponibilité des produits et matières programmés à l’importation dans le marché national. Une mesure qualifiée d’ «entrave» par les opérateurs économique et qui serait à l’origine des dysfonctionnements enregistrés en matière d’approvisionnement du marché national.
Bientôt un tableau de bord numérique pour les producteurs
Afin d’en finir avec ce genre de situation, le ministère du Commerce est sur le point de finaliser le recensement économique des producteurs (15 juin courant). Les résultats de ce recensement permettront l’élaboration d’un tableau de bord numérique intégré. Il servira de base de données, laquelle devra consolider la prise de décision, notamment, en ce qui concerne la régulation du commerce extérieur.
«La disponibilité de l’information viendra contrecarrer les lobbies de l’importation qui œuvrent à casser les politiques entreprises par les pouvoirs publics», a souligné le ministre, attestant que toutes les mesures prises vont dans l’optique de protéger la production nationale et de la promouvoir pour qu’elle puisse avoir des parts importantes sur le marché international, particulièrement, africain.
La priorité des pouvoirs publics étant, précise-t-il, de promouvoir les exportations, mettant en avant l’objectif d’atteindre les 13 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours. Il a fait savoir que grâce aux mesures d’incitation mises en place pour faciliter l’acte d’exportation, le nombre d’exportateurs est passé de 475 en 2010 à 1.628 en 2023.
Sur un autre registre, le ministre a indiqué qu’une opération d’assainissement du commerce extérieur est toujours en cours. Suite à cela, le nombre d’importateurs est passé de 42.805 à 14.641. «Nous n’avons absolument pas interdit les importations ou à les restreindre. Notre objectif est d’équilibrer la balance commerciale en limitant les importations non productives et en encourageant les exportations hors hydrocarbures», a-t-il affirmé, tout en expliquant que l’importation ne devra concerner que les produits qui ne sont pas fabriqués localement ou qui sont moins disponibles sur le marché algérien.
«Notre pays est ouvert sur le monde mais nous devrions veiller également à protéger la production nationale et à disposer d’une politique commerciale harmonieuse basée sur une approche économique qui tienne compte d’une équation triptyque : production, importation et exportation, et qui vise à tirer vers le haut le PIB national.»
En évoquant la balance commerciale, le ministre a indiqué que le résultat enregistré au mois d’avril dernier est excédentaire de 3,5 milliards de dollars. Les volumes des exportations ont atteint plus de 17 milliards de dollars, contre 13,8 milliards de dollars d’importations. Le ministre a fait savoir que la valeur des exportations hors hydrocarbures a atteint, durant le premier trimestre de l’année, 1,22 milliard de dollars.
A. R.