Par Selma Rachid
L’Algérie est la cible sauvent de critiques et de tableaux sombres sur la situation socioéconomique du pays. Des rapports qui nuisent amplement à l’attractivité de notre pays, notamment, durant cette période de transition économique. Et ce, en contradiction avec les institutions de Bretton Woods qui, il ya à peine quelques jours, avaient abondé dans le sens de rapports plutôt optimistes sur les perspectives socio-économiques de l’Algérie.
Au moment où un plan de relance amitieux est d’ores et déjà élaboré, dont des réformes structurelles sont en cours d’exécution, le dernier rapport de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) a classé l’Algérie dans la catégorie D pour le risque pays, et à la catégorie C pour le volet environnement des affaires. Ces deux catégories classent les pays dont les perspectives économiques et financières sont très incertaines, l’environnement des affaires comportant d’importantes lacunes et la probabilité moyenne de défaut des entreprises, élevée. La catégorie D, notamment, renseigne sur un environnement institutionnel et celui des affaires des plus difficiles. Pour le cas de lAlgérie, la Coface a construit son analyse sur la base d’une trame qui tient compte des points forts et des points faibles de l’économie et de la société algérienne. Citons, pour les premiers : d’importantes réserves de pétrole et de gaz, un potentiel important en matière d’exploitation du gaz de schiste et des ressources dans les domaines de l’Agriculture, des énergies renouvelables et du Tourisme. Et enfin une position géographique favorable, à proximité du marché européen.
Pour les seconds, les points faibles, la Coface cite une forte dépendance aux recettes d’hydrocarbures, un taux de chômage des jeunes élevé et une faible opportunité pour les diplômés. Elle relève en outre, un poids excessif du secteur public, une crise politique et sociale, aiguë, déclenchée en 2019. Lourdeurs bureaucratiques, corruption, impotence du secteur financier et environnement des affaires incertain, et faiblesse des infrastructures clôturent, le second tableau. Ce rapport est qualifié par l’expert en question économique et financière, Djemaa Nabil de «piège», que nous devons « absolument «éviter». Il a, en effet, précisé dans une déclaration à l’Ecotimes que «qui dit COFACE dit FMI et Banque mondiale». Ces institutions n’ont jamais aidé l’économie algérienne, rappelle-t-il. Au contraire, «elles ont participé à casser notre économie et nos entreprises par la concurrence déloyale et avec leurs mesures de déstabilisation de notre économie monétaire». Les plans de restructurations et réformes engagées en Algérie par le FMI durant les années 90, témoignent de la mauvaise foi de ces organismes. Il est à rappeler que le tissu industriel de notre pays avait pratiquement été anéanti et déstructuré. Des entreprises publiques, qui ont été la fierté de l’Algérie, ont été vendues à un dinar symbolique. A cela s’ajoute, la mise en chômage de milliers de travailleurs engendrant une véritable crise sociale et dont les conséquences ont été néfastes néfastes sur la stabilité du pays. À cet effet, et afin de ne pas retomber dans les mêmes erreurs du passé, indique l’expert, «nous avons nos propres solutions et qui sont meilleures pour rebâtir notre économie». Notre interlocuteur n’a pas hésité à pointer, ainsi du doigt ces institutions qui sont à l’origine des difficultés auxquelles fait face notre pays. « Elles (ces institutions), sont derrière tous les programmes de développement de l’Algérie depuis 1963. Elles nous ont vraiment piégés. Aujourd’hui, à cause d’eux, nous sommes dans le pétrin», a-t-il lâché. Et d’ajouter : « Nous devons changer de cap si nous voulons réussir». Questionné sur l’impact de ce genre de rapport), M. Djamaa a fait savoir que ces institutions profitent de nos erreurs pour les divulguer sur toute la scène internationale. La solution, à ses yeux, est de réhabiliter les compétences algériennes, en leur donnant les moyens pour y travailler.
S. R.