Par Nadjib K.
La crise sanitaire induite par la propagation du coronavirus Covid-19, n’a pas été sans effet sur l’ensemble des opérateurs économiques algériens, lesquels, pour la majorité d’entre eux, ont encaissé d’énormes pertes depuis que les mesures de confinement ont été imposées. Toutefois, et dans un effort d’accompagnement, l’Etat a mis en place plusieurs mesures pour venir en aide aux entreprises impactées.
C’est par la voix du ministre du Commerce, Kamel Rezig, qui a rencontré le mercredi dernier le Président de la Confédération algérienne du patronat algérien (CNPA), Nait Abdelaziz, que la bonne nouvelle est arrivée. Ainsi, il a été annoncé que le département de Rezig se penche actuellement sur les voies et moyens d’accompagner les opérateurs économiques dont les activités ont été impactées par la pandémie de coronavirus. Par la même occasion, le ministre a mis en avant«la nécessaire conjugaison des efforts, aussi bien avec les partenaires qu’avec les professionnels et d’adhérer à la démarche du Gouvernement relative à la réforme de l’économie nationale et à la diversification des exportations hors-hydrocarbures.»
La redynamisation de l’activité comme préalable
Il est à rappeler que depuis le début de cette crise, plusieurs mesures ont été prises, mais sans que les résultats ne soient réconfortant, sachant que les pertes sont énormes et que l’absence d’une réelle reprise de l’activité économique complique encore plus la donne. Toutefois, et pour un meilleur diagnostique de la situation, le ministre délégué chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub, a engagé en décembre dernier, une enquête destinée à évaluer les impacts de la crise sanitaire de la Covid-19 sur les entreprises et les ménages.Cette enquête a concerné un échantillon 15.000 ménages et 15.000 entreprises, et donne suite à une première évaluation des impacts de la crise sanitaire avancée lors de la rencontre présidée par le Premier ministre avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques, et qui a permis la création d’une commission de sauvegarde chargée de prendre en charge les incidences de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie nationale.
Cette réunion a permis de sortir avec 150 recommandations, dont la principale reste celle d’engager des «réformes profondes des secteurs économiques et sociaux afin d’éviter de nouvelles crises plus importantes».
Pour le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub, l’économie nationale nécessite la création d’un à deux millions de nouvelles entreprises durant l’année 2021 pour soutenir le développement économique du pays. Une manière pour lui de booster l’activité pour dépasser les effets de la crise latente.
La prospective comme moyen d’éviter le pire
Lors d’une intervention au forum du quotidien Echaab, le ministre délégué a rappelé, dans ce contexte, que l’Algérie compte près de 25 entreprises pour 1.000 habitants alors que dans les pays de la Méditerranée la moyenne est de 60 entreprises pour 1.000 habitants. Soulignant la nécessité d’un climat d’investissement libérée des aspects négatifs de la bureaucratie et impliquant un système financier adéquat, plus de décentralisation et d’un meilleur développement des infrastructures du pays, le ministre a noté l’intérêt d’un système fiscal devant impliquer une contrepartie pour l’Etat s’agissant des avantages fiscaux qu’il accorde.
Sur ce plan, il semble que tous les points de vue convergent. En effet, de son côté le président du Conseil national économique et social (CNES), Réda Tir, a annoncé récemment l’élaboration de «45 notes d’alerte» permettant une meilleure visibilité, mais également une anticipation sur les crises à venir. Ceci dit, l’Etat mobilise à présent tous les moyens à sa disposition pour arriver à bout de cette crise, mais aussi à éviter que les effets de cette dernière impactent davantage tant l’économie que la société.
N. K.