L’amélioration du climat des affaires, garantir un service public de qualité et la lutte contre la bureaucratie, sont autant de défis que le gouvernement d’Abdelaziz Djerad s’active à relever sur le terrain.
Akrem R.
Ces dossiers s’inscrivent directement dans le processus du changement annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dira son Premier ministre, tout en assurant que «le gouvernement s’engage pleinement dans ce processus visant à donner un nouvel élan pour notre pays. Nous sommes, au sein de l’Exécutif, mobilisé pour atteindre cet objectif». D’ailleurs, indique-t-il, «le lancement officiel aujourd’hui (hier Ndlr), de la signature et la certification électronique entre dans ce cadre».
Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Djerad a souligné que le lancement de ce nouveau mécanisme électronique permettra d’améliorer le climat des affaires dans notre pays. Ceci, ajoute-t-il, contribuera, sans doute, à la captation de nouveaux investissements étrangers (IDE), d’une part, et d’autre part, l’entrée des services de la certification électronique sur le marché, considérés comme étant des acteurs dans le développement de la numérisation et la création de postes d’emplois.
Il est à noter, dans ce cadre, que l’Algérie accuse un retard énorme en matière de numérisation et en particulier, en matière de certification électronique.
Des investisseurs, en effet, étaient contraints, jusque-là, tout simplement d’abandonner leurs projets à cause des tracasseries administratives. D’ailleurs, cette lenteur et lourdeur des procédures administratives sont, avec la problématique du foncier industriel, à l’origine du blocage de l’investissement en Algérie. Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement a tracé un programme ambitieux de la numérisation, dont le but de simplifier les procédures et lutter contre la bureaucratie. Selon M. Djerad, l’amélioration du service public, à travers les différentes opérations de la numérisation (en cours de réalisation), notamment avec l’entrée en vigueur de la signature électronique, permettra d’abord de réduire les coûts et les délais liés à la certification des documents. Tous cela, affirme-t-il, contribuera à la lutte contre la bureaucratie. Ainsi, elle participera à l’approfondissement de la confiance dans les transactions et échanges économiques. En effet, le gouvernement compte, énormément, sur la certification électronique afin de booster le paiement électronique, en le généralisant dans tous les domaines.
En finir avec le cash
C’est l’unique moyen, entre autres, de mettre un terme au recours au «cash» dans les transactions commerciales. «La généralisation du e-paiement réduira grandement le recours à la liquidité», a souligné M. Djerad. Les derniers chiffres de la Banque d’Algérie témoignent du retard de notre pays dans ce domaine. La masse monétaire circulant hors circuit officiel est toujours en hausse. Ella a atteint, à fin 2020, 6140,7 milliards de dinars (près de 60 milliards de dollars). C’est énorme ! Cet argent était censé être dans les banques pour le financement de l’économie nationale, notamment durant cette conjoncture marquée par la crise financière, où les ressources financières se font rares. Le Premier ministre a rappelé que l’innovation et la numérisation est un choix stratégique pour le gouvernement en vue de la diversification de l’économie nationale, et pour s’éloigner de la rente pétrolière. Des mesures ont été prises dans ce sens par les pouvoirs publics afin d’encourager l’émergence d’un tissu de micro-entreprises et startups, qualifiées de leviers de croissances pour le pays.
Pour sa part, le ministre de la Poste et des télécommunications, Brahim Boumzar, a affirmé que le lancement de la certification électronique est un acquis pour le pays. À travers ce service, les documents administratifs seront disponibles en H24, s’est-t-il félicité. À titre d’exemple, le certificat d’origine, un document exigé pour l’export, et que l’opérateur algérien peut retirer à distance, sans se déplacer à Alger, comme cela se faisait auparavant. « Ce nouveau service garantira d’autres certifiés et sécurisés», a-t-il assuré, avant de lancer un appel aux opérateurs économiques à investir dans ce nouveau créneau (création d’application).
A. R.