L’algérien est passionné de technologie. Avec plus de 42,55 millions d’abonnés à l’internet fixe et mobile (3G et 4G), selon le dernier rapport de l’Autorité de régulation de la Poste et des communications électroniques (Arpce), c’est l’internet et la téléphonie mobiles qui explosent en Algérie. Ainsi, durant l’année 2020, le nombre d’abonnés à l’internet fixe a ainsi dépassé les 3,77 millions et à l’internet mobile les 38,77 millions durant le 4ème trimestre de 2020, détaille le rapport.
Par Réda Hadi
Les chiffres annoncés démontrent que l’Algérie jouit aujourd’hui de sa politique orientée de plus en plus vers les nouvelles technologies. L’arrivée récente de la 4G dans le pays a ainsi permis d’augmenter de manière exponentielle le nombre d’abonnés à internet. L’Algérie rattrape son retard en la matière particulièrement au Maghreb, où elle se positionne en première position, et a ainsi pu réaliser en très peu de temps ce que le Maroc (par exemple) a fait en huit années.
Avec ces nouvelles technologies, l’Algérien est de plus en plus accro au téléphone, son nouveau mode de communication. Selon ce rapport, et s’agissant de l’internet fixe, l’ARPCE enregistre 3,77 millions d’abonnés au 4ème trimestre de 2020, contre 3,56 millions à la même période de 2019, soit une évolution de 5,87% en l’espace d’une année.
Sur les 3,77 millions d’abonnés à l’internet fixe, 2,50 millions sont abonnés à l’internet haut débit (ADSL), 1,20 millions à la 4G LTE fixe, 72.314 à la fibre optique jusqu’au domicile (FTTH) et 443 à la technologie Wimax. Quant au taux de pénétration de l’internet fixe, il est relevé une évolution qui passe de 8,13% à 8,59% en une année.
Mais c’est l’internet mobile qui explose surtout, avec un taux de pénétration de 88,16%, pour 38,77 millions d’abonnés à l’internet mobile 3G/4G, soit une augmentation de 5,04% en une année.
L’internet mobile a permis de libérer les communications dans notre pays et nos compatriotes sont devenus de plus en plus accros. Faut préciser aussi que l’apparition des smartphones a contribué grandement à cette évolution, au point ou selon un sondage mené par ConsumerLab d’Ericsson, c’est l’utilisation des supports vidéos qui est le plus consommée en période de courte durée.
Le marché de la téléphonie est donc en plein essor en Algérie, avec des utilisateurs qui possèdent en moyenne plus de 2 cartes Sim et renouvellent plus fréquemment leur téléphone mobile.
Une vraie addiction à Internet
Les Algériens accros à internet. C’est l’expression moderne d’un besoin de communication. Les smartphones ont favorisé l’émergence de nouvelles habitudes de consultation rapides et répétées, à tel point que nous les regardons compulsivement souvent, même sans en avoir conscience. Un utilisateur consulte en moyenne son smartphone toutes les 10 minutes pour une durée inférieure à 30 secondes. Comme avec la cigarette, les réseaux sociaux sont maintenant accessibles directement depuis notre poche. Rares sont ceux qui peuvent se passer de lire et d’envoyer des SMS en permanence, consulter leurs e-mails ou jouer à un jeu vidéo.
L’addiction à Internet est réelle donc. Selon des données de l’agence 2PI, l’algérien passe 1 heure ou moins, avec une majorité qui passe 2 à 3 heures sur internet chaque jour. Les réseaux sociaux sont le plus sollicités. Voir une personne smartphone à la main, plongée sur Facebook est devenu anodin. Que ce soit dans le bus, le tramway, dans les salles d’attente, ou même en marchant, est courant, voire anodin.
Une situation qui inquiète de plus en plus les psychologues, qui ont tiré la sonnette d’alarme et avertissent que cette addiction à internet «Est une toile qui vous engloutit quand vous n’êtes pas vigilant». Et ils sont de plus en jeunes, à avoir un smartphone et ne plus décoller leurs yeux des écrans, en dépit des dangers que cela peut occasionner.
Pour y parer, le Cisa (Centre intermédiaire de soins en addictologie) de Constantine, accueille de plus en plus de personnes addictes à internet. Ce centre est le premier du genre en Afrique et troisième dans le monde après la Corée du sud et la Chine.
Ouvert en 2012 pour traiter les addictions à la drogue, l’alcool et le tabac, il accueille depuis quelques années déjà, des patients de 13 à 63 ans accros à internet, Facebook, Instagram ou Twitter.
L’utilisation excessive d’internet mobile a fait s’éloigner les membres d’une même famille, précisent des psychologues, où le dialogue familiale disparait peu à peu au profit d’une communication par SMS.
R. H.