Le Groupe Saidal a, désormais, un nouveau plan de développement. Il vise à reconquérir sa place de leader sur le marché local et à aller ensuite à l’international. En effet, les capacités de production sont énormes, mais, hélas sans être optimisées.
Par Akrem R.
Selon le Pdg du groupe, en l’occurrence, Wassim Kouidri, plus de 50% de nos capacités de production ne sont pas utilisées. Chiffres à l’appui : sur les 220 millions unités de capacités de production/an, seulement 95 millions à 100 millions sont produites !
Et ce, alors que la taille du marché local est de 960 millions unités/an. Ceci résume la situation dans laquelle se trouve le groupe Saidal qui a connu un déclin durant ces 13 dernières années. Un constat certes amer, mais « avec le concours de tout le monde, surtout avec un capital humain important et des capacités de production énormes, le groupe renaitra de ses cendres dans un avenir très proche», souligne-t-il lors d’un entretien accordé à la chaine de télévision « EnnaharTV». Un plan de développement a été élaboré en 2010, visant la production de 370 médicaments, mais qui a été abandonné pour diverses raisons. D’ailleurs, déploret-il, ce plan a servi le secteur privé !
Pour le Pdg du groupe, le moment est venu de redresser la barre et remettre le fleuron national pharmaceutique sur rails. Des réformes structurelles sont en cours, notamment, en matière d’organisation et de fonctionnement. D’abord, dira-t-il, j’ai réduit le nombre de directions de 24 à 7 seulement et également une décentralisation de décisions. « Ainsi, les cadres du groupes auront plus de prérogatives. Ceci participera à la redynamisation des différentes structures du groupe et l’augmentation de la production», affirme-t-il.
Pour des raisons purement administratives, le groupe ne commercialise que 80 médicaments sur les 140 produits actuellement ! Des difficultés sont rencontrées, notamment, en matière d’approvisionnement en matière première et intrants. Des décisions ont été prises pour la simplification de procédures, tout en respectant la loi en vigueur, afin d’en finir avec cette situation de rupture.
50 milliards de DA de chiffre d’affaires en 2024
Le patron de Saidal s’est montré optimiste pour l’avenir de son groupe, en annonçant qu’il sortira du tunnel d’ici début 2024. « D’ici fin 2024, le groupe sortira définitivement de cette situation qui ne lui sied pas», assure-t-il.
En effet, Saidal, qui ne réalise qu’à peine un chiffre d’affaires de 10 milliards de DA annuellement, vise sa multiplication par cinq. « Le marché national est estimé à 600 milliards de DA et nous ne réalisons que 14 milliards de DA ! Une part infime. Avec le concours de tout le monde, en une année nous visons l’augmentation de nos parts à 50 milliards de DA», indique-t-il. Un objectif réalisable, dira-t-il, d’autant que 73 nouveaux médicaments sont en cours de développement. L’intervenant a précisé que le groupe mise, en particulier, sur le pôle de Médéa, spécialisée dans la production d’antibiotiques. Ce marché seul représente une taille de 40 milliards de DA, et Saidal vise au moins à s’accaparer de 25 milliards de DA, affirme-t-il, en annonçant que de nouveaux médicaments seront produits sur ce site, en phase de réhabilitation.
Outre les antibiotiques, le groupe mise également sur la production bio-similaire et médicaments pour le traitement des maladies chroniques (cardiaques, l’hypertension, diabète et surtout anti-cancer).
Des médicaments anti-cancer seront produits en full processus dès le début du trimestre de 2024 avec les partenaires coréens du sud et russes. « Nous avons demandé à nos partenaires de produire ce genre de médicaments en Algérie et d’en finir avec le full finish. Sinon les contrats seront résiliés. Avec cette méthode, nous pourrons même exporter », souligne-t-il.
Des vaccins pour enfants et insuline
Le PDG du groupe « Saidal », Wassim Kouidri, a révélé également que le groupe commencera à produire des vaccins pour enfants, ainsi que de l’insuline, à partir du premier trimestre de l’année 2024. Il a expliqué que la production de vaccins pour enfants n’est chose facile et que le groupe est en voie de réhabiliter la production, où le processus de conditionnement commencera, après quoi, la production de vaccins pour enfants et d’insuline débutera, aussi.
Concernant les types de vaccins qui seront produits localement, le même responsable a confirmé que le groupe travaille à la production de presque tous les types de vaccins pour enfants. « Nous allons travailler pour en exporter beaucoup car nous avons besoin de petites quantités, en plus du matériel dont nous disposons en quantité suffisante pour nous et toute l’Afrique », a-t-il déclaré.
Dans le même contexte, l’intervenant a indiqué que l’insuline est actuellement produite en flacon à usage hospitalier et que d’ici 2024, des stylos à insuline seront produits. «Nous cherchons à rendre la production d’insuline 100 % algérienne, de la première à la dernière étape ». En somme, ce plan de développement nécessite également une amélioration des conditions de travail des employés. La grille des salaires sera révisée et mise à niveau avec les leaders pharmaceutiques. Une revalorisation à 11% a été déjà introduite, mais la réelle révision sera effective dès la dynamisation du groupe», conclut-il. C’est le seul moyen pour la préservation des compétences du groupe Saidal et stopper l’hémorragie qu’elle a subi ces 10 dernières années.
A. R.