Intervenant ce mardi (20/10/2020), lors d’une rencontre-débat sur « La place de la presse dans le projet d’amendement de la Constitution », organisée à Alger, par l’Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA), le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer a mis en avant l’attachement de l’Etat à préserver la pluralité médiatique, «en garantissant l’ordre public interne».
La désastreuse situation héritée a rendu les réformes escomptées «très difficiles» à mettre en place, a affirmé le ministre qui justifie le maintien du cadre institutionnel et constitutionnel en vigueur par le souci d’éviter «l’aventurisme qu’aurait représenté une autre voie avec tous les périls pour le pays».
Afin de concrétiser les réformes escomptées, «nous avons maintenu l’existant pour préserver le cadre pacifique en attendant les amendements à intégrer dans la Constitution, qui sera soumise, le 1er novembre prochain, à référendum», a-t-il indiqué dans une déclaration rapportée par l’agence de presse officielle.
Evoquant le secteur de la presse, le ministre de la Communication a expliqué que l’intervention de l’Etat doit obéir à trois préalables, à savoir, qu’elle soit expressément prévue par la loi et que son objectif revête un caractère de légitimité mais aussi de nécessité dans le cadre d’une société démocratique.
S’agissant des acquis qu’apporte, aux médias, la nouvelle Constitution, M. Belhimer a fait état de quatre principes inédits.
Il s’agit, selon lui, de «la consécration de la liberté de la presse, sous toutes ses formes, la précision de sa teneur, l’interdiction du discours de haine et de discrimination, et l’impossibilité de suspendre l’activité de n’importe quel support médiatique sans décision de justice, a-t-il détaillé, ajoutant que c’est là une protection contre toute forme d’abus ou règlement de comptes.»
La nécessaire révision du cadre juridique
Pour l’orateur, si la presse nationale vit actuellement une crise, c’est à cause de l’absence d’un cadre juridique qui soit «le garant de stabilité». «Nous avons besoin d’un cadre juridique régissant tous les aspects de ce secteur», et «entreprendre une « algérianisation » des textes juridiques relatifs, spécialement aux chaînes TV privées».
Ainsi, précise encore le ministre, «la révision du cadre juridique apparaît, donc, impérative», notamment avec l’émergence, au niveau international, de nouvelles formes d’expression, non inclues dans les lois actuelles.
Par ailleurs, et en réponse à des préoccupations de la corporation relativement à la garantie de la protection aux journalistes pour leur permettre de s’acquitter pleinement de leur mission, le ministre a estimé que «le plus grand obstacle à l’unité corporatiste est « le manque de maturité« », mettant en garde contre les divisions qui «servent les ennemis de la liberté de la presse».
E. T.