Après la finalisation d’une grande partie des réformes économiques au courant de 2022, visant au décollage et à la diversification de notre économie, l’année de 2023 sera celle de la concrétisation du nouveau modèle économique.
Par Akrem R.
Les priorités et les objectifs sont d’ores et déjà fixés. L’heure est à la mobilisation de tous les acteurs (pouvoirs publics et investisseurs) afin de lancer le programme du renouveau économique et intégrer les chaines de valeurs de l’économie mondiale. En clair, l’Algérie est résolument inscrite dans un programme de transformation économique, dira d’emblée, l’expert en économie, Abderrahmane Hadef.
La réussite de cette transition nécessite la mise en place de mécanismes adéquats pour un développement durable. En effet, l’Algérie est appelée, en premier lieu, à valoriser toutes ses potentialités locales. Proprement dit, il ya lieu de dynamiser tous les secteurs, à l’instar de l’agriculture, les mines, le tourisme et l’industrie, et, également l’économie de la connaissance. Ce programme de développement durable doit, également, prendre en considération l’importance de l’intégration de l’Algérie des chaines de valeurs mondiales. Dans ce cadre, l’expert, A. Hadef a recommandé de s’ouvrir sur des partenariats stratégiques avec les pays, avec lesquels nous partageons les mêmes visions (respect de la souveraineté nationale et la préservation des intérêts mutuels).
« Actuellement, il ya une réelle dynamique et ouverture sur le monde extérieur, notamment, avec les pays du continent africain, de la Méditerranée, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et, également, avec les pays Arabe (dans le cadre de l’intégration arabe), souligne Hadef qui s’exprimait sur les ondes de la «Chaîne I». Selon l’intervenant, 2023 sera riche en projets d’investissements et verra la continuité des réformes et ce, dans le but de poursuivre les efforts pour la transition économique et sa concrétisation sur le terrain. Des objectifs et des programmes chiffrés sont fixés par le Président Abdelmadjid Tebboune.
Un tableau de bord pour le gouvernement
Le gouvernement a, désormais, son tableau de bord et chaque secteur est appelé à contribuer à l’augmentation du PIB national. A titre d’exemple, affirme Hadef, les exportations hors hydrocarbures doivent atteindre les 10 milliards de dollars en 2023, voire, 15 milliards: augmentation de la participation du secteur industriel au PIB de 10 à 15%, l’économie de la connaissance à 5% et l’augmentation de la production agricole globale entre 30 à 40 milliards de dollars.
« Nous avons une vision et une méthodologie pour la concrétisation de cet ambitieux programme de transformation économique. Ceci nous incite à améliorer la gouvernance pour atteindre les objectifs fixés», souligne-t-il. D’ailleurs, c’est dans cet esprit que la Loi de finances 2023 a été élaborée. Elle est projetée sur trois années, dont le taux de croissance industriel est fixé à 6% et entre 8 à 9% pour le secteur agricole. Tous ces aspects permettront à l’Algérie d’amorcer une nouvelle dynamique dans sa transformation et donner une vision claire aux investisseurs, notamment, avec la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement. «L’acte d’investissement n’est pas une aventure. Tous les secteurs sont ouverts et nous avons beaucoup de matière première à valoriser en local. A tout cela, s’ajoutent, une main-d’œuvre qualifiée et des infrastructures de bases», détaille Abderrahmane Hadef.
Loi sur la monnaie et crédit : la réforme phare de 2023
La réforme de la loi sur la monnaie et le crédit est un autre chantier à parachever dès le début de 2023. D’ailleurs, un projet de loi sera incessamment débattu au Parlement. Selon l’expert en économie, M. Hadef, cette loi va encadrer l’activité économique dans notre pays, en réduisant au maximum la sphère informelle. Selon les chiffres avancés par le président Tebboune, pas moins de 90 milliards de dollars circulent dans le marché informel. Un énorme travail reste à faire afin de capter ces sommes d’argent colossales pour les réinjecter dans l’économie nationale. En effet, avec la modernisation et l’ouverture de banques digitales, des sommes d’argent importantes seront captées de ce marché.
Ainsi, c’est à travers le renforcement de l’investissement et l’augmentation des exportations que la monnaie nationale (le dinar) s’améliorera. « Nous devons, impérativement, focaliser nos efforts sur la redynamisation de l’activité économique, à travers la relance des investissements. La valeur de la monnaie d’un pays est mesurée selon les capacités d’exportation», précise-t-il.
Accélérer la numérisation
Outre la finalisation des réformes, le gouvernement est appelé à accélérer notre transformation numérique, à travers la digitalisation et la numérisation de plusieurs services. Cette dernière devient une obligation et non pas un choix. D’ailleurs, même le président de la République, lors de son dernier entretien périodique avec la presse nationale, l’a estimée nécessaire. Ceci permettra, indique Hadef, d’améliorer la prise en charge des doléances et préoccupations des citoyens, améliorer la gouvernance et augmenter la compétitivité économique de notre pays. Cette digitalisation facilitera la maitrise des marchés et services, l’emploi et le marché de la devise. Concernant le marché des services et marchandises, l’intervenant estime que l’organisation actuelle a atteint ses limites, d’où la nécessité de mettre en place nouvelle organisation, dotée d’un système national de facturation.
A. R.