Le prix du pain fixé par l’Etat pose toujours problème pour les boulangers. Si le prix de la farine est subventionné par l’Etat, ceux des intrants ne le sont pas. Or, cette situation a posé problème aux boulangers, au point où dans certaines wilayas, telles Alger, Tizi-Ouzou et même Bejaia, cette corporation a entrepris des mouvements de grève. Toutefois, selon certaines sources, ces intrants ne devraient pas tarder à être inclus dans les subventions. Le président de la Fédération nationale des boulangers affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Youcef Kalafat, assure, dans une déclaration à des confrères que la prise en charge des problèmes de ces professionnels ne saura tarder, d’autant que «toutes les portes nous ont été ouvertes pour le dialogue». Est-ce la fin de la crise du pain?
Par Réda Hadi
Il a également souligné que « dans quelques jours, un décret exécutif portant, essentiellement, sur la marge bénéficiaire des boulangers sera émis». M. Kalafat a indiqué, par ailleurs, que «certes, le prix de la farine est déjà soutenu par l’Etat, mais le pain nécessite d’autres produits, tel que le sel, la levure, les améliorants, l’électricité… Le prix de ces matières premières ou de certaines d’entre elles, vont bénéficier de subventions afin d’assurer au boulanger sa marge bénéficiaire».
Les boulangers dans l’attente
Les boulangers à Alger estiment, pour leur part, être dans l’expectative. Boudjaatat Omar, gérant d‘une boulangerie à la cité 618 de Mohammadia, nous confie que «les annonces sont encourageantes, certes, mais mes collègues et moi restons sceptiques, car nous sommes habitués aux effets d‘annonce pour calmer la situation. Le décret définissant la marge bénéficiaire a été publié, pas facile de le remettre en cause»
M.  Kalafat souligne, pour sa part, que «les intrants, indispensables à la fabrication de le baguette de pain ordinaire, seront prochainement subventionnés par l’Etat, avec .
la publication imminente d’un décret exécutif sur la marge bénéficiaire.
Cette décision sera annoncée dans quelques jours avec la publication d’un nouveau décret exécutif portant essentiellement sur le marge bénéficiaire des boulangers ».
Ce texte de loi déterminera les nouveaux prix des intrants qui rentrent dans le fabrication du pain et destinés uniquement aux boulangers, précise-t-il encore.
Le problème reste posé
Avec cette nouvelle disposition, tout porte à croire que la marge bénéficiaire des boulangers sera soutenue par l’Etat. Par conséquent, le prix de la baguette va rester le même. Cependant, certains boulangers sont déjà passé à l’action en augmentant le prix de la baguette à 15 da, alors que d’autres préfèrent ne plus produire le pain ordinaire, le jugeant pas suffisamment rentable. A titre d’exemple, la commission des boulangers de la wilaya de Béjaïa avait annoncé, dernièrement, son intention d’augmenter le prix de la baguette de pain ordinaire à 15 dinars, et ce, à partir du 12 février prochain.
Si l‘Etat s ‘est engagé à maintenir la subvention et l’élargir aux intrants, il n’en demeure pas moins que ce problème a été au cœur de nombreuses revendications depuis plusieurs années. Désormais, les parties intervenantes ont abouti à une solution envisageable.
A cet égard, des réunions ont rassemblé des représentants des boulangers avec les autorités concernées pour régler ce problème. Il s’agit de l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), et la Fédération nationale des boulangers (FNB) d’une part, le ministre du Commerce, en tant que représentant du Premier ministre, Aimene Benabderrahmane, d’autre part.
La solution semble être trouvée, et la crise, en voie donc, d’être résolue. Les jours à venir diront, cependant, si les représentations locales des boulangers vont y adhérer.
R. H.
 
			 
		    







