Accord de l’OPEP+ sur la stabilisation du marché du pétrole:  L’Algérie à l’avant-garde !

Pétrole

L’Algérie a décidé de réduire volontairement sa production de pétrole de 51.000 barils par jour au cours du premier trimestre de 2024, dans le cadre de l’accord de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés, appelés Opep+, visant à stabiliser le marché mondial de l’or noir, indique le ministère de l’Energie dans un communiqué. La production de l’Algérie passera à 908.000 barils/jour durant le premier trimestre de l’année 2024, selon le communiqué qui a souligné que ces quantités supplémentaires de réduction «seront progressivement rétablies en fonction de la situation du marché».

Par Nadjib K.

L’Algérie annonce que cette décision s’ajoute à la précédente réduction volontaire de 48.000 barils/jour, annoncée par l’Algérie en avril 2023, en vigueur jusqu’à fin décembre 2024.

Ainsi, l’on rappelle que l’Opep s’est engagée à maintenir la réduction de la production durant 2024, conformément aux niveaux convenus en juin dernier, lors de la réunion ministérielle de l’Opep+, où il était convenu de réduire les objectifs globaux de production de 1,4 million de barils par jour supplémentaire à compter de 2024, pour les ramener au total à 40,46 millions de barils par jour.

Par cette décision, l’Opep+ a surpris les marchés pétroliers en annonçant, jeudi 30 novembre, une prolongation de la réduction de la production de pétrole jusqu’à la fin de 2024, car cette décision intervient alors que les prix du pétrole sont en baisse depuis plusieurs semaines, en raison notamment d’une demande mondiale incertaine, d’une offre abondante et d’une concurrence accrue des producteurs de pétrole de schiste aux États-Unis.

En effet, le baril de Brent, référence du pétrole algérien, est passé sous la barre des 80 dollars, loin des 100 dollars espérés par les pays de l’Opep+.

Le marché pétrolier reste «fragile» et «sous pression»

L’Opep+ a justifié sa stratégie par la nécessité de préserver la stabilité du marché pétrolier, qui reste «fragile» et «sous pression» face aux défis économiques, géopolitiques et environnementaux.

L’organisation a également révisé à la baisse sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2023, à 2,3 millions de barils par jour, contre 2,5 millions le mois dernier.

L’Algérie, qui fait partie de l’Opep, a donc confirmé son engagement à respecter l’accord de réduction de la production, qui implique pour elle une baisse de 174.000 barils par jour au cours du premier trimestre de 2024.

Le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a déclaré que cette décision était «responsable» et «nécessaire» pour assurer l’équilibre du marché et la sécurité énergétique.

Le ministre a assuré par ailleurs, que l’Algérie est «pleinement engagée» dans l’accord de l’Opep+, et a exprimé sa confiance dans la reprise de la demande mondiale de pétrole en 2024.

Dans le même sens, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdulaziz bin Salman Al-Saud, a déclaré que la réduction volontaire de la production de son pays était un «geste de bonne volonté» pour soutenir le marché pétrolier, qui reste «fragile». Cela au moment où le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, a affirmé que les réductions de l’Opep+ visaient à assurer la stabilité du marché pétrolier.

Commentant la décision, le journal britannique The Guardian a qualifié la décision de l’Opep+ de «surprise», et a estimé qu’elle reflétait «la prudence» des pays producteurs face aux incertitudes liées à la crise sanitaire et à la transition énergétique.

Le journal américain The Wall Street Journal a, quant à lui, jugé que la réduction de la production de l’Opep+ était «un pari risqué», et a souligné que les pays membres devraient faire face à la concurrence des producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis, qui pourraient profiter de la hausse des prix pour augmenter leur production.

Le Brésil rejoint l’OPEP

Dans ce contexte mondial complexe, l’Opep+ annonce accueillir le Brésil comme nouveau membre à partir de janvier prochain, portant à 24 le nombre de pays participant à l’accord de coopération.

Cette adhésion est bien accueillie par les membres de l’organisation, car le Brésil est le deuxième plus grand producteur de pétrole d’Amérique latine, après le Venezuela, et le neuvième au niveau mondial, avec une production moyenne de 2,8 millions de barils par jour en 2021.

Le Brésil de son côté, espère bénéficier de la coopération avec l’Opep+ pour renforcer sa position sur le marché international du pétrole et attirer davantage d’investissements dans son secteur énergétique.

Sur ce, le ministre brésilien des Mines et de l’Energie, Bento Albuquerque, a déclaré que le Brésil avait «beaucoup à apporter et à apprendre» avec l’Opep, et a espéré que son pays pourrait contribuer à «l’équilibre et à la prévisibilité» du marché pétrolier.

Cet avis est également partagé par le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, qui a salué l’adhésion du Brésil, qui, selon lui, «renforcera le poids et l’influence» de l’organisation.

Cela au moment où du côté des médias, les réactions étaient mitigées. En ce sens, le journal français Le Monde a analysé que l’adhésion du Brésil à l’Opep était «un coup de maître» pour le président brésilien Jair Bolsonaro, qui cherchait à se rapprocher des pays du Golfe et à diversifier les partenaires économiques de son pays.

En effet, l’adhésion du Brésil à l’Opep+ est considérée comme un signe de la diversification géographique et politique de l’organisation, qui regroupe désormais des pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique latine.

L’Opep+, qui fête cette année son 64e anniversaire, est responsable de près de 40% de la production mondiale de pétrole et joue un rôle clé dans la régulation du marché et la stabilisation des prix.

N. K.

Quitter la version mobile