Le Gouvernement vient d’examiner un projet de décret exécutif relatif à la bonification du taux d’intérêt et du pourcentage de la marge bénéficiaire des prêts accordés par les banques et établissements financiers pour le financement des projets d’investissement.
Pour le Consultant international en développement économique, Abderrahmane Hadef, « cette mesure, au-delà de son apparente technicité, s’inscrit dans une démarche stratégique de transformation du paysage financier national, visant à adapter la place financière à la nouvelle dynamique économique et à renforcer son rôle dans la relance et la diversification de l’économie».
En étendant le mécanisme de soutien public à l’investissement aux opérations relevant de la finance islamique, dira-t-il, «le gouvernement consacre un principe d’équité entre les instruments financiers. Cette ouverture reflète une vision moderne et inclusive de la finance, capable d’embrasser la diversité des modèles économiques et de répondre aux attentes d’un tissu d’entreprises en pleine mutation».
Elle traduit également la volonté d’ancrer la finance islamique comme un levier complémentaire de la finance conventionnelle, dans une logique de mobilisation élargie de l’épargne et d’inclusion financière accrue. Mais l’enjeu dépasse la seule adaptation réglementaire.
Notre interlocuteur a précisé qu’à travers cette initiative, «l’État trace les contours d’une véritable stratégie de modernisation du financement de l’économie, orientée vers la performance, la transparence et l’impact. L’instauration d’un régime de bonification spécifique pour les projets stratégiques et structurants vise à canaliser les ressources financières vers des investissements créateurs de valeur ajoutée, porteurs d’innovation et générateurs d’emplois durables».
Et d’ajouter : «Cette orientation traduit la volonté de placer le financement de l’investissement au cœur du moteur de la croissance et de la diversification économique nationale. Dans cette perspective, le gouvernement veille à ce que le système financier évite tout effet d’éviction entre les différentes formes de financement. L’objectif est clair : garantir une complémentarité équitable entre le financement public, privé et islamique, afin que chaque instrument trouve sa place dans l’écosystème national selon sa vocation et sa valeur ajoutée».
En somme, cette approche favorise une allocation plus efficiente des ressources et un accès élargi au crédit, notamment pour les PME, les startups et les porteurs de projets innovants.
Ainsi, la démarche gouvernementale ne se limite pas à un ajustement technico-financier : elle s’inscrit dans une réforme structurelle d’envergure, destinée à reconnecter la sphère financière à la sphère réelle de l’économie.
«En repensant les mécanismes de soutien à l’investissement, l’État réaffirme sa vision d’une finance au service du développement, capable d’accompagner la transition productive du pays et de consolider les fondements d’une croissance durable, inclusive et souveraine», a-t-il conclu.
A.R.







