L’expert en économie, Abderrahmane Hadef a indiqué que l’investissement en Algérie fait face à de nombreux obstacles et entraves. «Le constat est là. Aujourd’hui, nous avons besoin d’innover notre approche par rapport à la gouvernance économique et surtout par rapport à la gestion des projets d’investissement, soit au niveau local ou national. Et pour cela, je pense qu’il est nécessaire d’adopter une nouvelle approche dans le nouveau code de l’investissement en cours d’élaboration. Nous devons, impérativement, passer d’une approche basée sur l’octroi des avantages et des aides fiscales et parafiscales et autres aides financières, à une approche, basée sur l’accompagnement et le support sur le terrain, en allant, par la suite, dans une deuxième phase, vers plus d’avantages. Le plus important, aujourd’hui, c’est que les investisseurs puissent commencer leurs investissements, et ensuite, aller vers l’octroi d’avantages, soit, des exonérations dans leurs activités en général. La deuxième chose, aussi, qu’il faut à améliorer, c’est le financement de l’économie, surtout, par la réforme du système bancaire qui n’est plus conforme à la nouvelle vision. Et donc, il est urgent que nos banques se mettent à niveau pour mieux accompagner les investisseurs dans leurs projets. La troisième chose, concerne l’aspect gouvernance au niveau local, surtout dans la gestion du foncier industriel, celle des autorisations, etc. Donc, maintenant, il faut que les choses aillent de façon plus transparente, plus rapide et efficace, pour que les investisseurs s’occupent, particulièrement, de leurs projets et non pas se retrouver dans un parcours du combattant derrière les autorisations, les permis de construction et quémander, aussi, les assiettes foncier», détaille-t-il.
Aujourd’hui, ajoute Hadef, « je pense qu’on est obligé de mettre de la compétition entre les régions pour attirer des investisseurs. Et de là, c’est aux régions de mettre les meilleures conditions, les plus attractives, pour que les investisseurs viennent s’installe chez eux. A cet effet, il faut déjà commencer par l’élaboration d’un guide d’attractivité des territoires, qui est un outil très important pour chaque wilaya, et aussi, se mettre à valoriser les potentialités locales et mettre en place un plan stratégie de développement économique qui corresponde aux spécificités locales au lieu d’aller vers n’importe quel investissement. Cela nous permettra de gérer notre développement, par rapport à nos besoins et surtout à notre vision».
Sur un autre registre, notre interlocuteur a recommandé d’inclure deux notions importantes dans nos investissements, à savoir : «la notion innovation pour une survie du projet et sa pérennité et, surtout, une autre notion, qui est celle de l’export qui doit être intégrée à la culture de chaque entreprise, en réservant une partie de sa production au marché régional ou international. Ceci est très important pour notre démarche de relance économique».
Pour revenir au Code de l’investissement, «aujourd’hui, je pense que la problématique des mouvements des capitaux doit être résolue à travers un marché financier efficace, une bourse très dynamique et de là, laisser les investisseurs libres dans leurs choix (acquérir des parts de sociétés, les vendre, apporter de la devise, la faire sortir)», conclut-t-il.
Propos recueillis par Akrem R.