L’expert en économie, Abderrahmane Hadef a estimé qu’il est important aujourd’hui pour le développement économique durable de diversifier. Lorsqu’on parle de diversification économique, maintenant, dira-t-il, il faut qu’on ait une cartographie sur la proportion de chaque secteur dans l’effort et taux de participation au PIB national. « Il est important aujourd’hui, que les secteurs aient une visibilité, déjà, et par conséquent, avoir des objectifs à moyen et long terme, en termes de diversification de l’économie et en termes de participation au PIB national. Ici, on parle de la diversification par secteur économique et aussi, de diversification en tant que source de devises. Là aussi intervient l’organisation de notre commerce extérieur à laquelle nous devons apporter la bonne organisation, en termes de dispositifs et aussi de la qualité d’instruments d’appui aux entreprises. Mais en même temps, il y a un travail même au sein de l’entreprise, du tissu économique et dans la communauté d’affaires, pour une réorganisation adaptation en matière de principe économique et principe de commerce international», souligne-t-il.
Pour l’expert en développement local, l’Algérie doit s’intégrer dans la chaine de valeurs mondiale, concevoir de nouvelles alliances, surtout à l’international, pour, déjà, s’intégrer dans des marchés régionaux, dont, le marché africain. Mais aussi, ajoute-t-il, travailler avec ses partenaires pour renforcer la verticale Nord-Sud avec des partenaires privilégies au niveau de l’Europe et aussi d’autres partenaires à travers le monde avec qui nous avons des intérêts économiques et une vision qui peut être partagée, et parmi lesquel je pourrais citer la Chine, la Turquie, la Russie et les Etats-Unis.
«Aujourd’hui l’Algérie est appelée à travailler sur une organisation nouvelle du commerce extérieur, par rapport déjà à la maitrise du commerce extérieur, en termes d’échange. Sur ce point, j’avais déjà évoqué la nécessité de mettre en place un système d’intelligence économique qui permettra de maitriser et de contrôler, au mieux, et donner de la visibilité à tous les intervenants nationaux et étrangers. De mettre en place, également, les dispositifs, à travers des réformes et des instruments existant actuellement, à l’image d’Algex comme agence de promotion des exportations, Safex, CACI», suggère Hadef.
Il faut maintenant impliquer plus le secteur privé dans cette démarche, parce qu’il est l’avenir de notre économie. « Cette démarche doit être portée par un secteur privé performant, fort et accompagnée par un secteur public encore à moderniser, qui va se concentrer sur un certain nombre de secteurs stratégiques, tels que l’agriculture, l’énergie et ressource en eau. Il faut reconnaitre aussi que notre prolongement naturel vers l’Afrique est déjà bien lancé à travers les infrastructures de bases existantes, à titres d’exemple, le tronçon routier Tindouf zouerate (Mauritanie) qui va être réalisé par l’Algérie sur une longueur de 800 km par des entreprises algériennes. Ça c’est de l’exportation de service, des entreprises algériennes. Aussi, il va permettre de à nos opérateurs d’avoir des infrastructures qui leur permettront d’aller vers la profondeur de l’Afrique avec plus d’assurances», ajoute-il.
Enfin, le système financier et bancaire doit évoluer aujourd’hui, car «nous sommes appelés à mettre en place une stratégie pour la convertibilité du dinar à long terme en préparant l’environnement nécessaire à tous les acteurs de ce domaine pour l’unification des taux (parallèle et officiel) et permettre à notre économie d’évoluer dans des conditions plus favorables et attractives», conclut-il.
Propos recueillis Akrem R