L’expert en économie, Abderrahmane Hadef, a expliqué ce retard dans l’élaboration et la promulgation de nouveau Code de l’investissement, par l’orientation du président de la République qui a insisté sur la nécessité d’élaborer une nouvelle loi et ne pas se contenter d’une modification. Ce qui induit un changement dans l’approche, aujourd’hui. Le ministère chargé de cette mission doit revoir tout la copie qui a été déjà élaborée, ce qui va prendre plus de temps que prévu.
Faisant savoir que cette loi régissant l’investissement est très attendue par l’ensemble des acteurs économique nationaux et étrangers et tous les acteurs de la scène économique, Hadef a estimé qu’ «il est important aujourd’hui de mettre en place un cadre juridique plus favorable, beaucoup plus attractif que la précédente loi. Il faut beaucoup de concertations, il faut se mettre au travail de façon permanente et essayer de trouver les meilleures dispositions pour mettre notre environnement des affaires dans une perspective plus favorable, surtout avec les échéances qui nous attendent en rapport avec le nouveau modèle économique qui est censé donner plus de poids aux investissement productifs .
À cet effet, ajoute-t-il, «il est très important de revoir carrément l’approche sur laquelle était basée l’ancienne mouture du code de l’investissement. À mon sens, il ne faut plus rester dans l’approche basée sur l’octroi des avantages et aller vers une nouvelle approche beaucoup plus orientée sur l’accompagnement et la facilitation de l’acte d’investissement au lieu de rester dans une approche purement administrative».
Pour l’intervenant, l’approche basée sur l’accompagnement nécessite une présence permanente sur le terrain et une proximité avec les investisseurs et essayer de mettre en place une organisation tant opérationnelle qu’administrative. Delà, il est important de revoir les missions de l’Andi qui n’est qu’un guichet (dépôt de dossiers d’intention à l’investissement). Cette institution doit être présente sur le terrain et opérationnelle. Elle est censée accompagner les investisseurs dans tout le parcours de l’intention à la réalisation de l’investissement et la levée des contraintes administratives et techniques dans le but de mettre l’investisseur dans les meilleures conditions.
Un deuxième point qui reste important et doit être adopté dans cette nouvelle approche, est la question liée au mouvement des capitaux, dira-t-il. Et là, il faut mettre un cadre favorable à même de faciliter le mouvement des capitaux et l’accès au capital des entreprises, à travers la réactivation du rôle de la Bourse d’Alger qui doit être plus agressive et pour qu’elle devienne un acteur dynamique.
L’aspect des ressources humaines chargées de l’accompagnement, doit être mis à niveau. Il faut mettre les bonnes personnes, afin que les investisseurs trouvent des interlocuteurs capables de répondre à leurs attentes et de les accompagner d’une manière efficace, que ce soit en matière de financement ou en termes de facilitations administratives. Tout cela doit déboucher sur une loi beaucoup plus attractive et devant donner une image plus favorable de l’environnement économique du pays, recommande-t-il.
S’agissant de l’aspect du foncier industriel, « nous avons à maintes reprises suggérer de créer des zones industrielles clés en main et des bâtiments industriels à offrir à des investisseurs, dans le cadre de contrats de performance et aussi, selon une approche qui faciliterait le parcours pour la réalisation de bâtiments industriels. Là, il faut voir ce que a été fait par d’autre pays en la matière», conclut-il.
Propos recueillis par Akrem R.