Pour l’Algérie, la crise ukrainienne, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, la flambée des prix du pétrole et les conséquences de la pandémie de la Covid-19 représentent une fenêtre de tir pour attirer les investisseurs étrangers, notamment européens.
Par Akrem R.
Elle peut offrir une solution pour des entreprises occidentales qui cherchent à se rapprocher de l’Europe. A condition que l’Union européenne, qui a longtemps détourné son regarde des pays du Maghreb, revoit sa stratégie avec l’Algérie et la sollicite plus, uniquement, quand sa sécurité énergétique est en jeu, ce qui est le cas aujourd’hui avec la guerre en Ukraine.
Dans ce cadre, l’expert en économie et en développement local, Hadef Abderrahmane, a estimé qu’un partenariat Nord-Sud élaboré sur de nouvelles bases justes et mutuellement bénéfiques, serait un gage de survie pour l’UE.
Pour lui, l’Afrique n’est plus le continent d’extraction mais plutôt celui de la croissance. Il devient urgent d’anticiper l’issue du conflit russo-européen par un plan prospectif traçant le nouveau partenariat par l’identification des secteurs et projets de niveau stratégique avec caractère prioritaire. «L’alliance Afrique Union Européenne gagnerait sur tous les fronts et serait une alternative pour le développement et la stabilité régionale. L’Afrique a besoin d’ériger une nouvelle industrie permettant l’exploitation de ses richesses, in-situ, pour mieux valoriser son potentiel et assurer à sa population un progrès et un épanouissement durables. De son côté, l’UE a surtout besoin d’assurer le maintien du niveau de vie de sa population et d’avoir accès à des sources de croissance pour ses entreprises», estime-t-il.
Ainsi, il a indiqué que la révision de l’accord d’association Algérie-UE devient impérative pour les deux parties. En effet, l’agriculture, l’industrie, l’énergie, entre autres secteurs stratégiques pour un partenariat rénové et durable. L’Algérie doit négocier l’Accord d’association, recommande Hadef, sur de nouvelles bases, avec une approche économique et non commerciale. Ainsi, les investissements directs étrangers (IDE) doivent être orientés vers des secteurs qui sont considérés comme stratégiques pour les deux parties, comme l’énergie, l’agriculture et l’industrie.
De l’autre côté, l’Algérie doit améliorer son climat des affaires, adopter et appliquer une réglementation attractive pour les investisseurs nationaux et étrangers. « Justement les corrections en interne doivent être faites en prenant en compte cette optique. Un Plan IDE doit être mis en place pour plus d’attractivité et surtout, mieux les orienter vers des secteurs a fortes valeurs ajoutées», suggère-t-il. L’amélioration de l’attractivité des IDE passe par la mise en place, également, d’un plan de communication élaboré sur une approche innovante et une diplomatie agressive, souligne-t-il.
Une réforme de la réglementation des changes, pour plus de souplesse dans le mouvement des capitaux et une réelle dynamisation du marché financier surtout pour la bourse, un cadre favorable pour l’innovation et une infrastructure technologique moderne, et, enfin, une réglementation du travail souple qui encourage la mise à disposition des compétences, selon les vrais besoins du marché, sont autant de facteurs à prendre en considération afin améliorer le climat des affaires et l’attractivité des IDE.
A. R.