L’expert en économie, Abderrahmane Hadef a estimé la révision de l’accord d’association Algérie-UE nécessaire et qui doit se faire d’une manière globale, en touchant les différents aspects économiques, commerciaux, culturels, scientifiques et sécuritaire. Toutefois, la partie économique est celle qui doit être revue en urgence afin d’instaurer un certain équilibre dans les échanges avec l’UE.
D’après les évaluations qui ont été faites, dira, d’emblée Hadef, cet accord n’a pas atteint les objectifs escomptés et mis en place dans un contexte assez particulier au début des années 2000. « Maintenant l’Algérie constate que cet accord n’est pas bénéfique pour son économie: au contraire ça l’a déséquilibrée en interne par le recours massif à l’importation», constate-t-il.
En même temps, cet accord n’a pas atteint ses objectifs, en termes d’accompagnement de l’Algérie vers un nouveau modèle économique diversifié et «c’est là où l’outil de production algérien n’a pas été rénové, et mis à jour, pour qu’ils réponde aux besoins du marché européen», poursuit-t-il, puisque cet accord, explique-t-il, était basé sur un esprit commercial et non économique. «C’est un accord qui accorde une plus grande importance aux échanges commerciaux qu’aux aspects économique, à travers des partenariats des investissements directs en Algérie, de la formation, de transfert de technologie. Tout cela, n’a pas été discuté et réalisé sur le terrain», déplore-t-il.
Aujourd’hui, donc, on est appelé à revoir tous les points, surtout en termes du cadre juridique et de frein à l’entrée des produits, ainsi qu’en matière de réglementation qui encadre cet accord et aussi du système de contingentement des produits à exporter, recommande-t-il. À cet effet, l’Algérie doit renégocier d’une façon objective et directe sur des points considérés comme étant des points faibles pour notre économie. Il s’agit des aspects relatifs aux normes, aux barrières à l’entrée, mises par l’UE et qui ont déséquilibré complètement cet accord et aussi le système du contingent qui inclut des produits que l’Algérie ne pourra jamais exporter et qui en exclut d’autres produits sur laquelle notre pays peut être compétitif, à l’exemple de l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables, les produits agroalimentaires, le tourisme… « Tous ces aspects-là, doivent être inclus pour que l’Algérie tire profit au maximum de son accord d’association avec l’UE », a-t-il recommandé.
Enfin, dira notre interlocuteur, «Si l’Algérie souhaite réviser cet accord, qu’elle mette en place une organisation assez performante, en termes de compétences, de vision, et d’objectif. Donc, mettre les compétences et les spécialistes qu’il faut et ne pas confier ce dossier à un groupe restreint. L’Algérie a fauté dans sa première négociation, aujourd’hui, il ne faut pas qu’on refasse les mêmes erreurs du passé. Il faut qu’on mette les choses en place d’une façon équitable et équilibré et faire valoir toute notre richesse et potentiel et aller vers un accord plus orienté vers des aspects économiques que commerciaux», conclut-il.
A. R.