L’expert en développement local, Abderrahmane Hadef, a estimé indispensable d’ouvrir le débat sur une éventuelle refonte de la fiscalité locale. Pour notre interlocuteur, les régions doivent disposer d’une certaine marge de manœuvre dans ce sens, à travers des leviers leur permettant d’avoir une certaine autonomie et aussi, d’envisager des projections en termes d’aménagement et développement des territoires.
«Avec l’évolution des affaires économiques et par souci d’avoir un développement économique durable, la configuration actuelle de la fiscalité locale, basée essentiellement sur la Taxe foncière, la Taxe d’assainissement, la Taxe sur l’activité professionnelle(TAP) et un prorata sur la Tva, doit être révisée et mise en conformité avec les nouveaux paramètres Micro et Macro-économiques. Il faut lancer la réflexion sur une nouvelle configuration qui sera bénéfique aux régions et aux acteurs socio- économiques», souligne-t-il.
Hadef a appelé à la suppression de la taxe (TAP) et de la remplacer par une autre plus juste et incitative. Il est également recommandé de créer de nouvelles taxes comme celle sur la fortune. «On peut aussi prévoir une taxe additionnelle sur le foncier se trouvant à l’intérieur des centres villes et qui ne contribue nullement dans la création de la richesse pour la collectivité», suggère-t-il.
Sur un autre plan, il faut doter les collectivités locales et les administrations chargées de la gestion et la collecte des impôts, par les moyens humains et matériels nécessaires pour l’accomplissement de leurs missions. «L’administration locale doit disposer d’un personnel hautement qualifié dans le domaine fiscal, qui nécessite de l’expertise et de l’ingéniosité lui permettant la gestion, le suivi et surtout le recouvrement des impôts de la manière la plus efficace. Ceci va lui permettre, certainement, d’améliorer le processus de recouvrement pour plus d’efficacité et de maitrise. La modernisation des systèmes d’information devient plus que nécessaire si ce n’est vital. Des systèmes qui permettent de faire le suivi et surtout une optimisation du recouvrement. D’ailleurs, cette dernière tache demeure un des points à améliorer dans le système fiscal algérien. Chaque annéée, on enregistre un grand décalage entre les recettes prévues et ce qui est réellement récolté. Un grand effort dans ce sens doit être fourni, rapidement », conclut-il.
A. R.