Eco Times: Le ministère de l’Industrie a lancé depuis hier, 24 octobre 2021, une campagne de sensibilisation sur le programme d’appui « INNOVED» financé par l’UE. Quelle est l’importance de ce genre d’initiative et l’importance de l’innovation dans la pérennité d’une entreprise ?
Abderrahmane Hadef : L’initiative est très intéressante j’ai toujours encouragé ce type d’initiative destinée à être en contact direct avec les opérateurs économiques sur le terrain. Donc, c’est une initiative très louable à encourager et surtout, avec un partenaire de renommée. Il ya une référence dans l’accompagnement des PME. La thématique est à généraliser. Les responsable du ministère de l’Industrie, je pense qu’ils ont bien vu que des actions pareilles peuvent apporter un plus et permettre aux PME et responsable locaux et à tous les acteurs au niveaux local de disposer d’un accompagnement et surtout, d’un recyclage, en termes gestion de l’économie locale et surtout, des PME.
Cette initiative est orientée vers certains secteurs qui sont, à mon sens, porteurs pour l’économie algérienne et concerne aussi les PME. Maintenant, il ne faut pas que l’on reste dans le cadre de projet pilote mais il ya lieu de la généraliser, d’aller plus vite et d’aller loin dans des programmes plus consistants.
Aujourd’hui, l’Algérie a besoin de mettre le paquet et elle doit le faire surtout à travers son tissu économique et son tissu de PME . Il ne faut pas négliger la partie micro-entreprise, non plus.
Il y a aussi un autre point à signaler, c’est de sortir du modèle utilisé dans le programme de mise à niveau des PME qui a connu un échec par le passé. Maintenant, nous sommes appelés à aller vers un type de projets et d’initiatives assez clairs et aussi pragmatiques et opérationnels, tout en sortant des formats administratifs.
L’initiative, comme vous le dites, est louable, mais comment réussir dans la mise en œuvre de ce programme ambitieux ?
Pour la réussite de cette initiative, il est très intéressant de mettre des objectifs par ceux qui pilotent le projet et surtout, avec une collaboration des acteurs locaux, à travers, à titre d’exemple, un certains nombre de PME à accompagner, les objectifs à atteindre en termes financiers, et de gouvernance, de savoir faire et essayer de procéder aux rectificatifs, à chaque fois, par le biais des évaluations périodiques et ne pas trop rester dans un modèle purement administratif.
Cette initiative est orientée et bien définie dans son concept. Elle tourne autour de l’innovation et du développement de capacités des PME. Là aussi, c’est très important! Aujourd’huià travers le monde, l’organisation des entreprises se fait autour de l’innovation et de la capacité d’innover et de proposer de nouvelles solutions à toutes les problématiques, sociales ou économiques, au sens le plus large. Aujourd’hui, l’entreprise algérienne pour gagner en compétitivité et en outil de management, doit inclure l’innovation. Ce dernier devient impératif dans son mode d’organisation et également dans sa culture aussi.
Récemment vous avez participé à un événement important à Dubaï sur l’innovation. Des avancées considérables sont enregistrées dans ce domaine à travers le monde, même au niveau des pays de la région MENA. Où en sommes-nous dans ce monde de l’innovation ?
Le développement technologique et d’innovation ont fait de grands pas dans des pays arabes, comme les Emirats arabe Unis, le Qatar, l’Arabie saoudite… Aujourd’hui, l’Algérie par son potentiel et par sa nouvelle vision, doit rattraper rapidement son retard en la matière, et ce, en encourageant les compétences et le monde du savoir.
Ainsi, mettre plus le monde économique et du savoir ensemble, pour intégrer l’innovation comme levier de renouveau et accompagner les entreprises, les startups et tous les acteurs et les chercheurs pour les mêmes objectifs.
L’Algérie, dans ce sens là, doit intégrer l’innovation dans son développement socioéconomique pour un meilleur bien-être de nos citoyens et pour un meilleur développement d’entreprises économiques. Maintenant, il faut que les choses soient claires: Qu’il y ait une sincérité dans la mise en œuvre de ce projet et aussi, il faut rectifier les lacunes et les retards qui sont bien identifiés aujourd’hui. À titre d’exemple, on doit trouver des solutions aux problématiques d’infrastructures technologiques. Il faut aussi, trouver une nouvelle formule dans la gestion de notre système éducatif et surtout, universitaire, avec plus d’ouverture vers le privé et le monde économique, tout en permettant aussi à nos compétences nationales et de l’étranger, de s’exprimer.
Propos recueillis par Akrem R