L’application de droits de sauvegardes additionnels sur le matériel TIC (téléphone, tablette etc) a suscité une vive réaction chez les acteurs du numérique et également les particuliers. Selon vous quelle solution à cette problématique ?
Abderrahmane Hadef : Ce sujet de taxes sur les colis postaux importés de l’étranger a donné l’occasion d’ouvrir le débat sur une problématique, qui devient, de plus en plus imposante puisqu’elle conditionne l’émergence d’une vraie économie numérique en Algérie. Et, de là, cette affaire nos renseigne sur le manque de cohésion dans notre vision et démarche par rapport au monde du numérique.
Et là, je pense que l’inquiétude et les débats qui ont lieu, juste après la mise en application de ces taxes, surtout par rapport aux taxes imposés dans le cadre de loi de Finances 2022, est une bonne occasion pour que l’ensemble des acteurs, ouvrent, enfin, un dialogue sur cette nouvelle vision, à savoir, la transformation numérique du modèle économique et de là, il est important d’avoir l’ensemble des éléments pour une vraie réussite de cette transition numérique. Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont mis en place ces taxes dans le sens de réguler un peu les échanges commerciaux et le flux commercial venu de l’étranger et pour contenir le e-commerce. L’idée dans sa globalité n’est pas mauvaise. Mais elle manque de cohésion par rapport à la nouvelle vision d’encouragement des acteurs du numérique, surtout lorsque on sait qu’en général, ces importations concernent les accessoires et outils utilisés dans les activités des acteurs du numérique. Donc, ceci va un peu freiner et contraindre leur élan. Je pense qu’il est important de reformuler cette disposition et d’ouvrir un débat avec les concernés et surtout, d’essayer de trouver des formules plus cohérentes avec la nouvelle vision d’encouragement du secteur du numérique.
Selon vous, cette polémique serait une occasion pour ouvrir un véritable débat pour mettre sur rail notre stratégie de transformation numérique? Vos suggestions ?
Au-delà de ces taxes sur les colis postaux, il ya tout l’arsenal fiscal imposé aux équipements informatiques et numériques. On ne peut travailler, aujourd’hui, sans micro-ordinateur, téléphone portable, sans accessoires bluetooth, Rams et accessoires, périphériques et autres. Pour cela, il est important que les choses s’éclaircissent. A mon sens, c’est une bonne chose et excellente occasion pour ouvrir un réel débat et s’accorder sur une vision claire et partagée par l’ensemble des acteurs (pouvoirs publics et acteurs du numérique) et essayer de trouver la meilleure formule pour réussir nos projets de transformation numérique et mettre les meilleures conditions et les plus favorables à l’émergence d’une réelle industrie du numérique dans notre pays. Une industrie qui sera au service de l’économie nationale et se projeter sur le marché international, parce que le numérique, comme on le sait tous, n’a pas de frontières. Donc, je pense qu’il faut, à mon sens, surseoir à cette mesure et trouver de nouveaux mécanismes pour essayer de réguler le flux commercial, par rapport aux activités purement commerciales et laisser les acteurs du numérique travailler et disposer des équipements, des accessoires nécessaire pour à leur activité. Et comme celà, on sera dans un environnement plus favorable.
Aujourd’hui l’enjeu est important et ce n’est avec des mesures pareilles qu’on va réussir notre transformation numérique. Il faut essayer de cadrer le mieux possible cette économie et mettre les acteurs dans un environnement propice, leur permettant d’activer et rester à l’écoute de ces acteurs en les encourageants d’aller de l’avant. Parce que la réussite des acteurs du numérique serait un point positif pour l’économie nationale.
Un dernier mot
En dernier, je vais insister sur le volet de la cohérence dans cette vision. Il faut que les actions prises et qui concernent de près ou de loin, les activités du numérique soit cohérente avec la vision du numérique. Cette cohérence est vraiment souhaitée.
Propos recueillis par Akrem R