L’Algérie est entrée dans une phase de changement de système de gouvernance dans tous les domaines (Politique, économique, social etc…). Cette évolution est sensée apporter un mode d’organisation et de gestion des affaires publiques, basé sur une vision moderniste et ambitieuse.
Pour cela, il faut mettre en valeur et utiliser efficacement tous les atouts et potentialités qu’offre ce grand pays. Une relance économique performante et bien réfléchie doit être placé au cœur de cette mutation. Un renouveau économique permettant à l’entreprise de devenir le principal acteur et créateur de richesse et aux régions d’être la source de celle-ci (richesse).
Par Abderrahmane Hadef (*)
Ainsi, une stratégie de développement des régions doit faire l’objet d’une réflexion et de débat pour aboutir à un nouveau modèle de développement Local durable et équitable. Un Modèle qui jouera le rôle de moteur de la relance économique. Un Développements qui permettra une émancipation sociale et économique des régions.
Mais au-delà de la stratégie et de la vision, le maillon le plus important à mon sens reste la mise en œuvre. D’où l’impératif et l’importance d’associer et d’impliquer les acteurs locaux dans la conception de ce modèle qui donnera plus de consistance aux aspects opérationnels.
Par souci de cohérence et d’équilibre ce modèle fera appel à un ensemble d’outils tel que les schémas d’aménagement des territoires, la loi régissant la gouvernance et la gestion des collectivités locales, le code des impôts dans sa partie fiscalité locale. Il se basera sur un vrai concept de démocratie participative.
Le CLE
Les acteurs locaux (Elus, Administrateurs, Opérateurs économique, etc.) deviendront les principaux acteurs pour la gestion des affaires économiques. La création de ce que j’appelle Conseil Local pour l’Economie (CLE) serait fortement indiquée. Un conseil qui aura a piloté l’ensemble des actions du Développement Local et dont les missions seront plus opérationnelles qu’administratives. C’est à cet organe que reviens la définition des priorités économique des régions. Aussi c’est au CLE de mettre en place un plan de communication pour promouvoir l’attractivité de sa région et la valorisation des potentialités locales (attirer plus d’investisseurs et de capitaux).
L’amélioration du climat des affaires devient par conséquent une des principales préoccupations du CLE. Le conseil doit agir continuellement pour le déverrouillage des contraintes administratives et bureaucratiques. Il veillera sur la modernisation de l’administration locale pour qu’elle devient facteur encouragent et non un élément bloquant. Le conseil travaillera sur la densification du tissu économique à travers la simplification des procédures de création d’entreprises (TPE et PME) et aussi et surtout veille à l’instauration d’une parfaite transparence dans l’accès aux divers commandes et marchés.
L’accès au foncier industriel doit être simplifié et facilité au maximum. La création et la gestion des zones industrielles peuvent faire l’objet d’un partenariat public privé (PPP) pour disposer de zones modernes et opérationnelles. Le recours à des zones industrielles clé en main peut être considéré comme solution a un ensemble de contraintes relatives à la réalisation des bâtiments industriels (Permis, de construire, les amenés des différents réseaux, les diverses autorisations qui conditionnent l’entrée en productions des investissements etc.) Ainsi l’opérateur économique se concentrera sur son métier de base au lieu d’être confronté à l’arsenal des procédures administratives (le fameux parcours du combattant).
Mais au-delà du modèle de domiciliation et d’implantation classique des entreprise, aujourd’hui les régions sont appelées à se projeter vers le nouveau concept industriel autrement connu vers l’industrie 4.0. Par conséquent, c’est le moment de réfléchir et mettre en place les fondements de ce qu’on appelle la SMART CITY. L’organisation des villes doit être pensée et gérée de façon intelligente et automatisée. La promotion et l’encouragement à l’émergence de nouveau métiers, basés sur l’intelligence artificielle et les moyens de production les plus modernes, doit faire l’objet d’une attention particulière. Encourager la création et l’implantation d’incubateurs pour start-ups est plus obligatoire. Ceci donnera l’occasion à des milliers de nouveaux entrepreneurs à devenir des vrais créateurs de richesses avec des investissements à moindre couts par rapport au modèle classique. Par exemple, les locaux destinés aux jeunes dans chaque commune peuvent abriter ces incubateur pour peu qu’on met en place une organisation une gestion adaptées et confiée au jeunes eux-mêmes.
Des banques d’affaires «locales», nécessité impérieuse
Les opérateurs économiques locaux ont fortement besoin de visibilité et d’accompagnement à travers des financements adéquats et des plans de formation pour pouvoir disposer de personnel qualifié. La création de banques d’affaires dédiées à la promotion du développement local est plus qu’une nécessité. Elles proposeront des produits conçus et orientés au financement des PME selon les besoins des régions et les types d’investissements. Pour ce qui de la formation, il s’agit d’un autre dossier ou le partenariat public privé peut être envisagé et mis en œuvre. Les infrastructures publiques disponibles dans la formation professionnelles ou bien l’enseignement supérieur peuvent être optimisées et utilisées à travers des programmes de formations à la carte et en fonction des besoins des entreprises locales en termes de main d’œuvre et de savoir UPTODATE.
Enfin, Un système d’information basé sur l’intelligence économique moderne et accessible à tous doit être mis en place. Un système qui permettra d’accroitre les performances et améliorer la compétitivité des entreprises.
- H.
(*) Expert en développement local
Les intertitres sont de la rédaction