A travers l’ouverture de banques et de foires permanentes : L’Algérie à la conquête du marché africain

Banque d'Algérie

Photo : D. R.

L’Algérie affiche ses ambitions de conquérir de nouveaux marchés à l’international, notamment en Afrique. Avec l’ouverture des premières agences bancaires, à savoir «l’Algerian Union Bank» en Mauritanie et la «Banque Algéro-sénégalaise», les conditions pour réussir et augmenter les opérations d’exportations du produit «made in Algeria» sont désormais réunies. 

Par Akrem R.

Deux ministres, en l’occurrence, Laâziz Fayed, ministre des Finances et Tayeb Zitouni, ministre du Commerce, sont en déplacement depuis hier mercredi, en Mauritanie, et aujourd’hui jeudi, à Dakar, pour l’inauguration officielle des deux banques et l’ouverture des foires permanentes pour la présentation du produit algérien. 

En effet, cette présence témoigne de la volonté des pouvoirs publics pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, en ciblant de nouveaux marchés sur le continent africain. Une volonté qui vient d’être traduite sur le terrain. 

Un grand travail a été consenti par les autorités en matière de logistique à travers l’ouverture de lignes maritimes reliant les ports algériens à ceux de la Mauritanie et du Sénégal, la finalisation de la route transsaharienne, la réalisation d’une route Tindouf-Zouérate (Mauritanie) sur une longueur de 773 km, sur un financement algérien et la réalisation prochainement de zones franches aux niveaux des wilayas frontalières. 

Tous cela vise la promotion des échanges économiques entre les pays de la région, tout en mettant un œil sur le marché de l’Afrique de l’Ouest qui est le plus grand en Afrique, en matière de population et de croissance économique. 

Ainsi donc, la pénétration du marché africain par les opérateurs algériens activant dans les domaines agroalimentaires, matériaux de constructions et pharmaceutiques ne pourrait qu’être bénéfique pour l’économie nationale. 

Des recettes supplémentaires seront engrangées. Certains experts parlent d’une possibilité de réaliser un bond de 15 à 20 milliards de dollars/an, en exportant des produits alimentaires et médicaments. Actuellement, les exportations algériennes vers les pays de l’Afrique n’excédant pas les 600 millions de dollars. Un taux infime qui ne reflète pas la réalité des potentialités et opportunités d’affaires présentées. 

Maintenant, tous les mécanismes sont réunis pour renforcer la coopération économique bilatérale, d’autant que les zones franches qui vont être créées vont s’étendre vers plusieurs pays africains, et pourraient servir de plateforme logistique pour la commercialisation des marchandises.  Il s’agit aussi de favoriser la compétitivité des produits algériens et l’investissement, de manière à investir le marché de l’Afrique de l’Ouest.

À cela viennent s’ajouter, bien sûr, l’intégration économique et les importantes potentialités existantes en matière de coopération bilatérale, dans de nombreux domaines.

Donc, la balle est dans le camp des opérateurs économiques qui sont appelés à augmenter leurs investissements et améliorer leurs productions afin d’être plus «agressive» sur le marché africain. Ils devraient saisir les atouts de la proximité géographique et la compétitivité du produit algérien pour s’y imposer.

Un gage de garantie pour les exportateurs 

En somme, la présence d’Agences bancaires à capitaux algériens est un gage de garantie en plus pour les opérateurs. Longtemps réclamée par les opérateurs économiques nationaux, l’ouverture de banques algériennes à l’étranger va permettre d’accompagner les entreprises désirant de s’internationaliser.

L’expert en économie Hamza Boughadi a qualifié l’inauguration de ces banques à l’étranger de «première» qui reflète la volonté des pouvoirs publics pour s’orienter résolument vers la mise en place des jalons d’une nouvelle économie et s’ouvrir sur l’investissement et le commerce international.

Il a noté que les banques et les salons sont aujourd’hui considérés comme des outils pour accompagner les efforts de la diplomatie économique algérienne, précisant que «le processus d’ouverture de deux banques publiques en Mauritanie et au Sénégal va accroître la participation et faciliter les investissements et les échanges commerciaux entre les opérateurs économiques des trois pays.» 

Pour cet expert, cette démarche s’accorde avec le projet de la «route de la soie africaine» que l’Algérie a lancé depuis des années pour une interconnexion des pays africains. Plusieurs projets sont au menu, à savoir le port de Cherchell (El Hamdania), le projet de chemin de fer (600 km) et la route transsaharienne.

«L’Algérie a récemment pris l’initiative d’activer l’Accord de libre-échange africain (Zlecaf) en conjonction avec l’accélération des travaux visant à achever la route transsaharienne et à établir un réseau de transport terrestre avec les pays arabes et africains voisins.

Cela se manifeste dans un premier temps par l’ouverture de vols par Air Algérie avec des pays africains pour faciliter la circulation des hommes d’affaires et des opérateurs économiques vers et depuis le continent», a-t-il souligné dans une déclaration à la radio nationale. 

S’agissant des foires permanentes, elles constituent un espace de promotion des produits nationaux tout au long de l’année, et une plateforme idéale pour présenter les produits et services algériens et également promouvoir le commerce intérieur et extérieur.

Cette opération permettra de démontrer les grandes capacités dont dispose l’Algérie en matière d’exportation dans différents domaines et d’atteindre les objectifs fixés par le président de la République. Pour 2023, l’Algérie vise d’atteindre 13 milliards de dollars de recettes d’exportations hors-hydrocarbures.

A. R.

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