L’Algérie et la Libye veulent dynamiser leurs relations économiques. La tenue, hier, à Alger, d’un forum d’affaires en présence de près de 400 opérateurs des deux pays a été une occasion pour les responsables politiques et hommes d’affaires des deux pays, de réaffirmer la volonté d’aller vers un partenariat gagnant-gagnant.
Akrem R
En dépit de relations historiques et politiques qualifiées de bonnes, les échanges commerciaux entre Alger et Tripoli restent en dessous des attentes. Elles sont estimées à 65 millions de dollars en 2020, dont 59 millions d’exportations algérienne vers la Libye. Certes, les échanges commerciaux ont enregistré un rebond ces trois dernières années, dira Kamel Rezig, ministre du Commerce, mais elles sont loin du potentiel existant et aspirations des deux pays. Dans son intervention devant les participants, M. Rezig a affirmé que les défis économiques imposent de nouer des partenariats solides et durables.
« Nous souhaitons asseoir un partenariat solide, visant la création d’emplois et de la richesse dans le moyen et long terme», a-t-il souligné, en affirmant que l’organisation de ce forum économique est une opportunité pour relancer l’investissement et le partenariat entre les deux pays. Appelant les opérateurs privés à adhérer à la vision et à la volonté bilatérales, M. Rezig a précisé que le renforcement des relations entre les deux pays passera par l’identification des domaines de coopération, à l’instar du Numérique, des TIC, la formation, les services pétroliers et d’électricité, les infrastructures et le transport. «La réussite du partenariat souhaitée, passera par une véritable politique d’accompagnement pour les hommes d’affaires algériens et libyens. Et également, par la relance du Conseil d’affaires algéro-libyen par la chambre de commerce et d’industrie», a-t-il affirmé. Le ministre, Kamel Rezig, a aussi indiqué que la coopération économique entre l’Algérie et la Libye est appelée à connaitre un large éventail d’échanges, de coopération et de commerce pour, non seulement apporter le soutien et l’assistance de l’Algérie, mais également, pour mettre en place un marché commun qui permettra un postulat gagnant-gagnant, à l’heure des grands regroupements économiques.
Tous les indicateurs sont au vert
Pour lui «tous les indicateurs sont au vert pour escompter une relation commerciale exceptionnelle et la redynamisation du volet coopératif et commercial entre les deux pays frères». Un avis que le ministre libyen de l’Economie et du Commerce, Mohamed Al-Hawij, partage. Dans son allocution aux travaux de ce Forum, l’hôte de l’Algérie a affiché toute sa satisfaction et son entière disponibilité à faire de ce forum économique algéro-libyen, le point de départ vers des horizons fructueux entre les deux pays en matière de coopération économique.
Pour ce qui est du volume des échanges, estimé à 59 millions de dollars, montant jugé dérisoires, le responsable libyen reste convaincu qu’à ce rythme et la résolution des deux parties à donner un coup d’accélération à la coopération, «ce volume est appelé à connaitre un véritable sursaut pour atteindre aisément les trois milliards de dollars, dans un avenir très proche», a-t-il lancé, avant d’inviter tous les opérateurs économiques algériens à «explorer le marché libyen dans un esprit gagnant-gagnant».
Le ministre libyen a incité les participants à ce Forum, à nouer des partenariats dans les domaines de l’Energie (fossile et EnR), la sécurité alimentaire et de libérer la circulation des capitaux et des marchandises. Il a appelé, dans ce cadre, les opérateurs des deux pays à relancer la coopération dans le domaine du Commerce et de l’investissement, et à tirer profit de cette rencontre pour sortir avec des décisions servant les intérêts mutuels des deux pays. M. Al-Hawij a préconisé la conclusion d’un accord entre la Banque centrale libyenne et son homologue algérien, pour faciliter les procédures bancaires entre les deux parties, l’objectif étant d’encourager les échanges commerciaux et de booster la coopération économique bilatérale. À cet effet, Al-Hawij, a appelé à la création d’une Zone franche entre l’Algérie et la Libye, à l’ouverture du passage frontalier Debdeb-Ghadamès pour renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays, et à ouvrir des lignes commerciales, maritime et aérienne, entre l’Algérie et la Libye.