A raison de 30 milliards de dollars d’importations par an:  Ces produits qui coûtent trop chers au pays

Port d'Alger

Photo : D. R.

En dépit des efforts consentis par l’Algérie, ces quatre dernières années, en matière de promotion de la production nationale dans divers domaines, beaucoup reste encore à faire notamment en matière de réduction des importations en produits alimentaires, semi-finis et équipements industriels. 

Par Akrem R.

Ces trois groupes continuent de peser lourdement sur la balance commerciale de notre pays, en valeurs, près de 30 milliards de dollars/an. Par conséquent, les investissements doivent être orientés vers ces secteurs afin de réduire la facture d’importation et renforcer surtout la sécurité alimentaire de notre pays. Selon les données de l’Office national des statistiques (ONS), les marchandises importées sont représentées à 75% par trois groupes. Les produits alimentaires ont vu leurs parts dans les importations globales de 27,8% durant l’année 2022 enregistrer une hausse de 17,2% avec une valeur de 10,9 milliards de dollars. 

L’Algérie est, par ailleurs, toujours dépendante du marché international en matière de céréales et poudre de lait, près de 1,5 milliard de dollars étant déboursés annuellement pour répondre aux besoins du marché national de lait.  Quant aux céréales, l’Algérie en a importé 10,6 millions de tonnes lors de la campagne céréalière 2021/2022, contre 13,1 millions de tonnes lors de la campagne précédente. Les importations comprennent principalement 6,1 millions de tonnes de blé tendre, 2,6 millions de tonnes de maïs (contre 4,8 millions de tonnes précédemment), 1,4 million de tonnes de blé dur et 571 000 tonnes d’orge. 

Selon la même source, les importations de l’Algérie en produits alimentaire, boissons et tabac sont en nette évolution, passant de 936 428,2 DA en 2017, à 999 888,7 DA (2018), 963 565,8 DA (2019) avant de passer à 1 016 086 DA en 2020 et 1 251 886,5 DA en 2021 et enfin 1 542 625,7 DA en 2022. S’agissant des semi-produits, ces derniers ont enregistré une hausse de 31% par rapport à l’année 2021 avec une part de 25,7% du total des importations de marchandises (10 milliards de dollars). Le niveau des importations de ces produits est passé de 1 219 040,5 DA en 2017 à 1 425 323,9 DA en 2022.  Dans le plan d’action du gouvernement, un programme ambitieux a été élaboré, en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour le renforcement de la sécurité alimentaire du pays. Des aides importantes ont été accordées aux agriculteurs et secteur agricole en général. Pour la saison agricole 2023-2024, près de 3 millions d’hectares ont été emblavées en céréales. Une production de 40 millions de quintaux est attendue lors de cette saison, soit 50% des besoins nationaux. L’Algérie table sur l’agriculture intensive dans les wilayas du Sud pour réduire sa facture d’importation en céréales légumineux, et autres cultures stratégiques (huiles végétaux et betteraves sucrières). La mise en place d’une nouvelle loi sur l’investissement, dont la liberté d’entreprendre est consolidée, devrait participer à un développement industriel et l’émergence de nouvelles filières dans notre pays permettant de réduire la facture d’importation, en satisfaisant les besoins du marché local avant de passer à l’exportation. Ce dernier est un l’un des leviers de croissance et de diversification de l’économie nationale.  

Les équipements industriels ont enregistré une baisse de 20,3% par rapport à l’année 2021 leur poids dans les importations totales de marchandises représentant 20,6% avec une valeur de 8 milliards de dollars. 

24 milliards de dollars d’excédent commercial en 2022  

En 2022, l’excédent de la balance commerciale de l’Algérie a atteint 24 milliards de dollars, un record après presque sept ans de déficit. 

Le dynamisme de ce solde résulte du rebondissement des exportations de l’Algérie qui augmente de 80,2% par rapport à l’année précédent et une évolution modérée des importations de 3,4%. En effet en 2022, les exportations de marchandises ont atteint 63 milliards de dollars (dont 56,7 milliards de dollars sont des hydrocarbures) contre 35 milliards de dollars en 2021.  Cette hausse est à l’évidence intégralement expliquée par la hausse des prix internationaux des hydrocarbures. 

Les exportations des produits hors hydrocarbures ont été marquées par une hausse appréciable à partir de l’année 2021, passant de 2 milliards de dollars en 2020 à 5 milliards de dollars en 2021 pour atteindre les 6,6 milliard en 2022, soit une évolution de 191% entre 2020 et 2022.

Les exportations algériennes sont essentiellement des engrais (21%), des dérivés des hydrocarbures (18%) et de l’acier (5%). Les importations ont atteint 39 milliards de dollars en 2022 contre 37,7 milliards de dollars en 2021 avec une hausse de 3,4%.  

Ces évolutions conjointes des exportations et des importations permettent de constater l’amélioration du taux de couverture des importations par les exportations passant de 93% en 2021 à 162% en 2022, ajoute la même source.

Il est à rappeler que le gouvernement a pris une série de mesures incitatives pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. Des facilitations ont été accordées aux opérateurs économiques dans le commerce extérieur, en développant la logistique et le fret maritime. Ajoutons à cela, l’accompagnement des pouvoirs publics aux opérateurs en matière financier et bancaire. Les premières banques commencent à voir le jour à l’étranger notamment en Afrique. Deux banques sont déjà ouvertes en Mauritanie et Sénégal. Une troisième banque verra le jour dans les prochains jours en Côte d’Ivoire et d’autres sont prévues également au Niger, Mali et Nigeria. Des foires permanentes sont également prévues au niveau de ces pays cibles, dont le but est de promouvoir les exportations et les échanges avec les pays africains.

Les pays de l’UE, principaux partenaires de l’Algérie 

Les pays de l’Union Européenne demeurent les principaux partenaires de l’Algérie, avec plus de la moitié des exportations (62,7%) soit 39,6 milliards de dollars et 34,6% des produits importés (13,5 milliards de dollars) en 2022. La France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne sont les principaux fournisseurs, respectivement, de l’Algérie. Par pays, la Chine reste le premier fournisseur de l’Algérie avec 17,5% du total des importations. Par ailleurs, les importations depuis le Maghreb, les pays Arabes et de l’Afrique, ont progressé en 2022 avec respectivement 64,2%, 29,5% et 25,4%. Les exportations de l’Algérie vers l’Afrique et le Reste du monde enregistrent de fortes évolutions par rapport à l’année précédente de 103,2 % et 165,6% respectivement.

A.R.

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