Une nouvelle composante de l’Assemblée nationale populaire sera désormais connue au lendemain du scrutin du 12 juin prochain. Les prochains élus auront de la lourde tâche de plancher sur plusieurs dossiers d’importance, notamment, au plan économique. La situation d’inertie en la matière que connait le pays impose aux futurs députés de mettre en place un cadre réglementaire et des lois adéquates pour la relance de l’économie nationale.
Par Akrem R.
Sans cela, le pays risque de s’enfoncer dans une crise sociale sans précédent. L’arrêt de l’investissement depuis maintenant 15 mois, faute d’un code régissant ce créneau, la perte de pas moins de un million d’emplois, suite à la crise sanitaire et la persistance de la bureaucratie, sont autant de problématiques à résoudre en urgence par les pouvoirs publics, dont les députés auront sans doute leur mot à dire sur ces questions. D’ailleurs, le patronat, qui n’a pas cessé de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique globale du pays, fonde beaucoup d’espoir dans les prochains élus à la Chambre basse en vue de la relance de l’économie nationale.
« Nous attendons une réglementation claire qui rende l’investissement attractif et non pas répulsif, une règlementation qui permette réellement de créer de la richesse pour les Algériens mais aussi, ouverte aux étrangers», a, dans ce sens, lancé Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), dans une déclaration à la radio nationale, hier, mardi.
Ce dernier a insisté sur l’urgence d’apporter des solutions à la crise. «Le tissu des entreprises en Algérie est à 95% constitué de PME et de TPE qui n’ont pas les moyens de faire face à la crise économique. L’impact est clair : c’est la perte des emplois », prévient le président de la CAPC. « Il faut se mobiliser pour préserver les emplois et en conséquence préserver le pouvoir d’achat et la consommation. L’objectif est d’arriver à une justice sociale », a-t-il plaidé.
De lourds fardeaux en perspective
«Les élections législatives interviennent, en un contexte, particulièrement compliqué, vu la situation des différents secteurs du pays en général et la question économique en particulier. Les élus feront face à de lourds fardeaux et à de lourdes responsabilités, celles, notamment, de convaincre d’une vraie représentativité qui les obligera à un travail acharné pour diagnostiquer et transmettre les différents problèmes économiques dont souffrent l’ensemble des acteurs économiques », a affirmé Hamza Boughadi Hamza dans une déclaration à Eco Times.
Il a ainsi indiqué que «les investisseurs et les opérateurs économiques s’attendent à une vraie prise en charge et à une vraie écoute de la part de ces élus en vue de réels changements et réformes permettant l’amélioration du climat des affaires, l’allégement des procédures et l’élimination des blocages». Selon notre interlocuteur, la force d’un Parlement réside dans sa force de proposition inspirée de faits et de son travail sur le terrain, et de redresser les décisions néfastes au bon fonctionnement de la machine économique, anéantie jusque-là, par des lois et initiatives non étudiées et improvisées».
Il est à rappeler que lors de la campagne électorale qui a pris fin hier soir, à minuit, les candidats à la députation ont montré une certaine maturation et conscience quant aux enjeux politico-économiques auxquels fait face le pays et sur la nécessité de légiférer et voter conformément aux aspirations des opérateurs économiques. La solution réside, en effet, dans la libération de l’investissement dans tous les domaines à l’exception des secteurs stratégique, en mettant en place un guichet unique. C’est le seul moyen de tourner la page du passé et aller de l’avant. « Aujourd’hui, il ne faut pas diaboliser tous le monde et mettre les chefs d’entreprises dans le même sac. Nous avons besoin de l’apaisement et de la sérénité pour réussir dans notre transition économique. On n’a pas besoin de perdre 5 années supplémentaires», a, par ailleurs, estimé, dans ce sens, Sami Agli.
A. R.