À j-7 de l’Aïd El Adha, les prix des moutons excessivement chers : Les raisons d’une hausse

À j-7 de l’Aïd El Adha, les prix des moutons excessivement chers

À quelques jours de l’Aïd El Adha, les prix des moutons restent trop élevés, comparativement à l’année précédente. Des hausses importantes, en effet, ont été enregistrées au niveau des marchés, variant entre 10 000 à 20 000 DA. Ainsi, le prix d’un mouton d’une carcasse de petite taille commence à partir de 60 000 DA !

Par Akrem R.

Quant aux autres de moyennes et grandes tailles, c’est à partir de 90 000 DA à 130 000 DA et plus. Des prix jugés hors de portée des ménages.

Une situation qui pousse beaucoup de personnes à temporiser encore et attendre les derniers jours d’avant l’Aïd pour trancher quant à l’achat ou pas d’un mouton.

Et tous les espoirs, à ce titre, sont fondés sur l’Etat qui interviendra avec ces mécanismes de régulation afin de réduire les prix. A ce sujet, le lancement de l’opération de la vente de moutons, à des prix oscillant entre 59 000 à 90 000 DA, par l’Algérienne des viandes rouges (Alviar), est un bon signe quant à un éventuelle recul des prix sur le marché national dans les prochains jours, notamment, avec l’augmentation de l’offre.

Il est à signaler que le premier jour du début de cette opération qui se poursuivra jusqu’au 15 juin prochain, a enregistré un engouement sans précédent. Ceci ne pourrait s’expliquait que par les prix «abordables» proposés par l’Alviar, comparativement aux prix des marchés de proximités à travers le pays, et où la spéculation bat son plein.

Dans une déclaration à la presse, Ali Ziani, Directeur général d’ALVIAR, a précisé que l’opération de vente durera 8 jours, et que la quantité sera suffisante, non limitée et selon la demande.

L’impact de la sécheresse

Pour le vice-président de la fédération nationale des éleveurs, Amrani Brahim, la production nationale en cheptel est suffisante pour répondre à la demande nationale à l’occasion de cette fête, et dont les chiffres évoquent 4 millions de moutons à sacrifier durant cette fête religieuse.

Il salura, en passant, la décision du gouvernement de ne pas recourir à l’importation de moutons de Roumanie, une mesure visant à l’encouragement de la filière et des éleveurs en particulier, dira-t-il.

Toutefois, et en dépit de sa disponibilité, les prix du mouton sont à la hausse. Une situation qui s’expliquerait par le phénomène de la sécheresse ayant touché plusieurs régions à travers le pays, notamment celles des Hauts Plateaux.

Les éleveurs ont été contraints, dira-t-il, en effet, de réduire le nombre du cheptel dans ces régions, dont l’aliment naturel devient de plus en plus rare.

D’ailleurs, certains d’entre eux, sont dans l’obligation de parcourir de longues distances afin de trouver du pâturage pour leur cheptel, détaille Amarani Brahim dans une déclaration hier à la radio «Chaîne II». C’est ce qui explique cette hausse des prix.

«Durant ces deux dernières années, les régions des Hauts Plateaux et steppiques ont été sévèrement touchées par la sécheresse. Les éleveurs ont procédé à la réduction du nombre de leur cheptel et d’autres partaient vers les zones de pâturage éloignées. En termes clairs, les coûts de production et surtout du transport ont augmenté», explique-t-il, estimant le nombre du cheptel national à environ de 17 millions de têtes.

Par ailleurs, cette hausse des prix des moutons a poussé un bon nombre de personnes et même de bouchers à recourir à l’abattage de femelles ovines.

« Nous, les éleveurs et les pouvoirs publics accordons une grande importance à l’élevage de femelles, mais l’abattage clandestin s’est accéléré ces dernières années et le phénomène prend de l’ampleur durant l’Aïd !», déplore-t-il, en rappelant au passage l’existence d’un arsenal juridique renforcé.

Abattage de femelles ovines, l’autre menace

À cet effet, l’intervenant a recommandé d’en finir avec l’abattage clandestin et que l’opération soit limitée uniquement au niveau des abattoirs officiels.

Une mesure qui garantira un contrôle sanitaire spécifique de la viande ovine et, également, de mettre un terme à l’abattage sauvage de femelles ovines. La sonnette d’alarme est donc tirée et tous les services agricoles doivent se mobiliser afin de préserver la richesse nationale.

« Les opérations d’abattage doivent être sous la surveillance de vétérinaires et services agricoles», suggère-t-il.

Conscient de la gravité de la situation, l’Etat a pris une série de mesures afin de lutter contre le phonème, en augmentant l’aide aux éleveurs et le renforcement de l’arsenal juridique afin de réduire au maximum de cette pratique, dont les retombées risquent de s’aggraver davantage dans les années à venir.

Il a été décidé également de recourir à la recherche scientifique afin d’augmenter le nombre du cheptel et d’investir fortement dans la production d’aliments.

« Avec l’intervention de la science ont peut augmenter les rendements à 80%, soit deux sujets/brebis, alors qu’actuellement, ils n’excèdent pas les 30%», souligne-t-il, en saluant la décision du gouvernement concernant l’approvisionnement du marché local en viande rouge importée.

Une mesure qui va alléger, affirme-t-il, la pression sur le cheptel local pour se régénérer.

A. R.

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