L‘Agriculture en tant qu’enjeu majeur pour notre indépendance alimentaire l’Etat explore de ce fait, toutes les possibilités pour inciter les jeunes à y créer des micro entreprises et à attirer des investisseurs. Dans cette optique, le conseiller du ministre délégué auprès du Premier ministère chargé des Micro-entreprises, Mohamed Cherif Bouziane, a confirmé qu’environ 70% des investissements seront alloués au secteur agricole cette année.
Par Réda Hadi.
Ce même responsable a ajouté qu’au vu de la forte demande des jeunes pour des micro-entreprises dans le secteur agricole, l‘Etat étant le premier bailleur de fonds des industries agro-alimentaires et manufacturières, le ministère délégué a conclu plusieurs accords avec divers secteurs tels que l’Industrie et l’Agriculture pour permettre aux jeunes de bénéficier de terres agricoles équipées dans le cadre d’un programme national.
D ‘ailleurs, les mesures entreprises dans ce sens par les pouvoirs publics portent leurs fruits, puisque ce secteur en tire des bénéfices, outre que 90 000 micro-entreprises ont payé leurs obligations bancaires, le ministère délégué continuant, par ailleurs d’encourager les jeunes désireux d’étendre leurs projets et de leur accorder divers privilèges. Ainsi, un pourcentage important de jeunes ont, en effet, bénéficié du système d’accompagnement pour créer des activités, avec à la clé un potentiel de150 000 emplois à créer.
La sécurité alimentaire, une nécessité
Néanmoins, certains économistes avancent que rien n‘est encore joué, particulièrement en ce qui concerne l‘Agriculture. Ce secteur, pour ces derniers, a besoin d‘un changement en profondeur et une adaptation aux normes surtout, car si l’objectif principal est la sécurité alimentaire, les exportations ne sont pas à négliger.
M. Radja Ahmed, ingénieur agronome et consultant à la FAO (Fonds des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation), estime, pour sa part, que « ce secteur a été assez résilient, surtout durant la pandémie, mais que les objectifs sont loi d ‘être atteints. Il faut insister sur le développement des cultures stratégiques et leur généralisation, afin de relancer l’investissement structuré et la promulgation d’une législation pour les coopératives agricoles, ainsi que la facilitation de l’accès à la mécanisation agricole renouvelée, la création de mécanismes incitatifs dans le cadre de la concession agricole et l’encouragement de l’investissement dans les régions du Nord et Sud, à travers une plate-forme numérique. » De plus, a ajouté l‘expert, «l‘agriculture est un ensemble de valeurs qu’il faut savoir maîtriser, en commençant par mettre fin à la spéculation, initier nos agriculteurs à une culture scientifique de la production pour qu’elle soit efficiente. Il faut savoir valoriser, à juste titre, l‘agriculture saharienne. Les potentialités sont grandes sur le fond, reste à développer la forme» a-t-il conclu.
R. H.