5100 milliards de DA alloués à l’emploi et l’amélioration du pouvoir d’achat : Le caractère social de l’Etat réaffirmé

La Loi de Finances (LF) 2024, entrée en vigueur depuis le premier janvier courant, est fondée sur l’objectif fondamental de l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, de la promotion de l’emploi, de l’amélioration du cadre de vie du citoyen, l’encouragement de l’investissement et la concrétisation de la numérisation. Pour atteindre ces objectifs, la LF 2024 apporte un certain nombre de mesures et de crédits budgétaires importants.

Par Akrem R.

En effet, pas moins de 5 100 milliards de DA sur un total de 15 502 milliards sont les dépenses budgétaires consacrées à encourager l’emploi et renforcer le pouvoir d’achat des ménages. Ces dépenses représentent, dira le directeur général du Trésor, Hadj Mohamed Seba, une part importante du budget de l’Etat estimées à 33%. C’est dire que l’Etat maintiendra sa politique sociale, tout en la renforçant davantage. 

D’ailleurs des augmentations salariales seront introduites dès ce mois de janvier pour les 2,8 millions de fonctionnaires de la Fonction publique. À cela s’ajoutent également, le lancement d’une vaste opération de recrutement de promotion, notamment, dans les secteurs de l’Education et de l’Enseignement supérieur. Le DG du Trésor a affirmé, dans une déclaration à la radio nationale, qu’il y aura la levée du gel sur la promotion en grade pour 280 635 fonctionnaires, le recrutement de 4 800 titulaires de doctorat et de magister dans l’enseignement supérieur et 2 675 autres dans le secteur de l’Education. Le même responsable a annoncé, également, le recrutement de 20509 fonctionnaires pour combler les postes vacants à la Fonction publique.

Outre cet effort en matière de la promotion de l’emploi et la revalorisation des salaires, le budget de l’Etat a consacré 2916 milliards de DA aux transferts sociaux. En hausse de 7% par rapport à l’année 2023, ce budget des transferts sociaux prévoit 704 milliards de DA dédiés à la subvention des prix de produits de large consommation (céréale, lait, eau dessalée, sucre et légumes secs), précise l’intervenant, en soulignant que cette hausse est justifiée par l’augmentation de la demande nationale en ces produits et, également, par l’augmentation des prix à l’international.

Répartition du budget selon les priorités 

Le même responsable a expliqué que ladite loi définit essentiellement trois secteurs prioritaires que sont l’habitat, les travaux publics et l’hydraulique, mais pas seulement, puisque les secteurs de l’éducation, l’investissement public, le lancement de grands projets structurants, ne sont pas en reste.

En crédits d’équipement à l’investissement public, M. Seba évoque un budget de 2 769 milliards de dinars « dont les secteurs de l’habitat et de l’urbanisme se taillent la part du lion (54% du budget)». Le secteur de l’Habitat bénéficiera de nouveaux investissements de 420 milliards de DA et un budget pour la réévaluation des projets en cours à 52 milliards de DA.

Quant au secteur des Travaux publics et l’infrastructure de base, le budget de l’Etat lui a alloué 121 milliards de dinars, comme investissements nouveaux et 227 milliards de DA en réévaluation des projets en cours.  Rien que pour le secteur de l’hydraulique « pour un meilleur accès à l’eau potable, il a été prévu une enveloppe d’investissement de 60 milliards de DA et 38 milliards de réévaluation des projets en cours ». 

Concernant le volet de l’investissement, l’Etat lui accorde un intérêt particulier. D’ailleurs, 18% du budget de l’Etat estimé à plus de 100 milliards de dollars est réservé à l’investissement. Des projets structurants importants seront lancés en 2024. Il s’agit de celui du projet phosphate intégré à l’Est du pays, la mine de fer à Gara Djebilet, la ligne ferroviaire Tindouf-Bechar et un certain nombre de projets pour 2025 et 2026. « L’Etat mobilisera les moyens financiers nécessaires et également des facilitations de financements (allégement des conditions de financement) pour la réalisation de ces projets structurants», souligne-t-il, en notant que la LF 24, fait exception par rapport aux crédits bancaires, dont le promoteur peut avoir des taux d’intérêt réduits et bonifiés par l’Etat.

Réduire le recours à la réévaluation 

Par ailleurs, le même responsable a précisé que le ministère des Finances a adopté une nouvelle politique dans la dépense et gestion du budget de l’Etat. Elle est basée sur une étude économique et rentabilité du projet en question. Le but de cette nouvelle politique est d’en finir avec la réévaluation des coûts des projets et d’aller vers des objectifs recherchés. « La perspective est que les projets publics soient entourés  de compétences en termes d’études d’évaluation. La réforme budgétaire actuelle est conçue pour faciliter cette optique de recherche de la rentabilité à priori pour chaque projet qui sera soumis aux dépenses budgétaires», précise-t-il, en affirmant qu’un travail est en train de se faire avec les différents ministères pour présenter des projets maturés centrés sur la rentabilité économique et sociales.

Et d’ajouter : «La réforme budgétaire a permis qu’à l’avenir nous aurons moins de projets non maturés et moins de surcoûts. L’évaluation de la dépense publique en termes de rationalité nous permettra de connaitre moins de projets qui ne connaîtront pas d’issue à cause de non maturité, une évaluation qui n’a pas été faite proprement parce que nous n’avons pas projeté de manière approprié les prix à l’international. Il y a un effort de la part du ministère des Finances pour que les projets soit évalués en termes d’étude et surtout en termes de résultats». Le DG du Trésor et de la gestion comptable des opérations financières de l’Etat, Hadj Mohamed Seba, a en outre expliqué que la réévaluation des projets dans la LF 24 est due aux opérations de dégels de projets et à la crise sanitaire Covid-19.

A R.

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