Outre la pandémie du Coronavirus qui a impacté le marché de l’emploi dans notre pays, la fermeture d’usines de montage automobile et la suspension de l’importation des kits et intrants pour les unités d’assemblage de l’électroménager a aggravé la situation. Selon le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, 51 000 postes d’emplois ont été perdus durant l’année 2020.
Akrem R.
«51 000 postes d’emplois ont été supprimés, suite à l’arrêt des usines de montage automobile et de l’importation de voitures, mais aussi, à la suite de l’interdiction de l’importation d’intrants pour les usines d’assemblage d’appareils d’électroménagers et d’électroniques», a souligné M. Djaâboub, hier, lundi, depuis la wilaya de Chlef. Dans une allocution prononcée au siège de la wilaya de cette ville, le ministre a regretté l’arrêt de ces projets et l’investissement d’une manière générale, en affirmant, que le poste qu’occupe le ministre du Travail «exige de lui qu’il s’implique pour, notamment, demander aux autres départements ministériels de libérer les projets d’investissement pour la création de postes d’emploi». Ceci, affirme-t-il, contribuera à la stabilisation des caisses de la Sécurité sociale, entre autres. M. Djaâboub n’a pas omis d’exprimer son regret et mécontentement quant au blocage des projets d’investissements.
« J’ai le regret de constater certains citoyens possédant des terrains, des finances, de l’expérience et une volonté d’investir, alors que certains organes administratifs les bloquent et ne répondent pas à leur ambition d’investir. C’est inadmissible !», a-t-il dénoncé, tout en assurant que les services de son ministère travailleront avec l’appui du gouvernement pour faire face à cette situation, en éliminant les obstacles et contraintes entravant l’investissement afin de le booster et créer de la valeur ajoutée pour l’économie nationale. « Moi, je suis ministre du Travail et non pas du chômage. Nous allons déployer tous nos efforts pour faire bouger les choses dans le domaine de l’investissement», a-t-il promis. L’hôte de la wilaya de Chlef a souligné également que «le développement économique passe, inéluctablement, par la participation de tout le monde à tous les niveaux, afin de contribuer à la création d’emplois pour les jeunes et le recrutement des diplômés universitaires».
37 000 jeunes du pré-emploi régularisés
Évoquant l’opération d’insertion des jeunes du pré-emploi, le ministre a rappelé que ce dossier est l’une des priorités du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relevant que 37 000 jeunes ont été déjà installés à des postes permanents durant les trois derniers mois.
Il a indiqué que son département suit de près l’état d’avancement de l’opération d’insertion, wilaya par wilaya, soulignant que durant le mois d’octobre dernier (2020), le nombre de jeunes placés dans des postes permanents a dépassé les 20 000. Et selon, les dernières statistiques, a-t-il fait remarquer, «l’opération d’insertion a atteint les 57 000 postes. « Nous allons poursuivre nos efforts avec l’appui du ministère des Finances et de la Fonction publique pour le parachèvement de l’opération d’insertion dans les délais fixés», a-t-il assuré.
Des instructions ont été données aux directeurs de wilayas à l’effet de veiller à la poursuite des efforts visant à améliorer les prestations du service public et prendre en charge les dossiers prioritaires, notamment, celui de l’insertion professionnelle des jeunes dans le cadre des contrats de pré-emploi.
Par ailleurs, le ministre a écarté le retour à la retraite anticipée, en justifiant cette décision par la situation des caisses de la Sécurité sociale, notamment, celle de la Caisse nationale de retraite (CNR), qui ne le permet pas. Elles sont, d’ailleurs, au bout de la faillite, a-t-il assuré.
La CNR à bout de souffle
Les trois Caisses (Cnas, Casnos et CNR) connaissent des difficultés financières importantes, engendrées, notamment, par la pandémie de la Covid-19. La récession économique, le rétrécissement du marché du travail et la suppression de milliers de postes d’emploi, sont les principaux facteurs de ce déséquilibre financier, a-t-il indiqué, notamment, suite à la baisse des paiements des cotisations par les employeurs. Pour le ministre, la situation est alarmante. «Nous devons trouver des solutions urgentes à cette situation, à travers, notamment, la relance économique et la promotion de l’emploi», avait, d’ailleurs, souligné M. Djaâboub dans une déclaration à la radio nationale «Chaîne I», précédemment.
Evoquant la situation de la CNR, le ministre a fait savoir que la caisse accuse annuellement, un déficit de 700 milliards de DA ! Et d’affirmer que le gouvernement a opté pour une solution conjoncturelle, à savoir, le recours à des emprunts sans intérêt auprès du Conseil national de l’investissement (CNI). Pour lui, le rétablissement de la retraite anticipée dans les conditions actuelles, signifie, qu’un millier de retraités iront s’ajouter à ceux inscrits à la CNR, ce qui, indique-t-il, conduira sans doute à la faillite.
A . R.