Revaloriser le rôle du médecin généraliste dans le Système de santé algérien, en faire évoluer la prise en charge du patient et assurer la formation médicale continue (FMC) nécessaire à l’amélioration de l’acte médical. Ce sont là, les objectifs des Rencontres Interactives de Médecine Générale (RIAMG SUD), la quatrième du nom en 2021, organisées par Hespro, une société de prestations et services en Sciences et Santé, en collaboration avec la Société algérienne de médecine générale (Samg), les 02 et 03 décembre 2021, au Complexe Sidi Yahia, dans la wilaya de Biskra.
Par Zoheir Zaid
Deux jours durant, 4 sessions et 11 ateliers interactifs touchant à des pathologies diverses, auxquelles sont confrontés quotidiennement les médecins, ont été au menu du programme.
Ont pris part, le corps médical, dont la majorité exerçant à Biskra, Batna, Mila, El Eulma, pour ne citer que ces wilayas, représentant les régions Sud et Est du pays.
La valorisation du rôle de médecin généraliste, permet de rétablir la confiance entre ce dernier et les patients, qui, généralement, sont adeptes de la consultation chez le praticien privé, pour des raisons liées, à leurs yeux, au peu de compétence du praticien généraliste, de surcroit quand celui-ci exerce dans les établissements publics de santé.
Economiquement parlant, se faire consulter dans un établissement public hospitalier est synonyme pour le citoyen, d’injecter moins d’argent, d’autant plus que les consultations chez le privé ne sont pas recouvertes comme il se doit par la Sécurité sociale.
Les RIAMG, visent, à terme, à rehausser l’acte médical du médecin généraliste, en l’imprégnant des nouvelles thérapies, des récentes études thérapeutiques, et des expertises en matière médicale, prodiguées par des médecins chevronnés sur le plan pratique, des professeurs-chercheurs en médecine, avec l’apport de société savante, la Samg, dans le cas de cet évenement. « L’essentiel est d’apprendre les gestes à ne pas faire, plutôt que les gestes à faire. », a tenu à nuancer Professeur Abdelghani Yagoubi, gastro-pédiatre basé à Alger et membre du Comité scientifique de Hespro. Yagoubi, a, également, ajouter que « l’apprentissage pratique s’inscrit dans le cadre de la FMC, rendue obligatoire en Algérie par la pratique quotidienne des médecins généralistes afin que ces derniers aient mise à jour de l’activité professionnelle, à la lumière des nouvelles données scientifiques. »
Z. Z.
Abdelkader Tafat, Président de la Samg : « Il faut que le médecin généraliste se spécialise »
« Il est temps que le médecin généraliste ait sa place dans le Système de santé algérien. C’en est la mission des pouvoirs publics. Pour la concrétiser, il faut aussi accorder au médecin généraliste une spécialité, notamment, via, les cours de formation médicale continue. A l’instar de beaucoup de mes collègues et confrères, je ne suis pas un médecin généraliste; nous ne le sommes que par défaut. Ce que j’ai appris depuis 1978, date de ma sortie de l’Université algérienne, est plus important de ce que j’ai appris durant mon cursus universitaire, et ce, à travers ce genre de rencontres qui offrent une sérieuse chance pour évoluer.
La hiérarchisation des soins, est notre cheval de bataille. Il faut que les termes ‘’un peu’’ et ‘’c’est tout’’ soient bannis de notre lexique quand il s’agit d’évoquer le médecin généraliste. Dans beaucoup de pays, on ne peut aller directement chez le praticien spécialiste sans passer par le médecin généraliste, et si c’est le cas, la Sécurité sociale ne recouvre pas vos consultations. En Algérie, nous subissons les conséquences du nomadisme médical. »
Imad Boureghda, gérant de Hespro : « Le médecin généraliste est le pilier du Système de santé »
« Nous clôturons les RIAMG 2021 par cette rencontre à Biskra, représentant le Sud, la quatrième du nom, après les RIAMG Centre (Alger), Ouest (Tlemcen) et Est (Constantine). En outre des RIAMG, nous organisons les Rencontres algériennes de pédiatrie ambulatoire (RAPA), au nombre de 4 aussi, Centre (Alger), Ouest (Oran), Est (Sétif) et Sud (El Oued). A travers, ces événements, Hespro se veut comme un intermédiaire entre l’expert et le médecin, en veillant à ce que le premier cité use d’un langage adapté avec le savoir de son récepteur. Nous agissons également dans un cadre collaboratif, en disposant, à chaque rencontre, l’assistance d’un questionnaire, lui demandant son avis et la thématique qui à ses yeux, mérite d’être abordée prochainement. Nous prévoyons, dorénavant, d’impliquer les directeurs de santé et de la population (DSP) des wilayas hôtes de nos évènements, dans nos missions de valoriser le statut du médecin généraliste. »
Fateh Terbouk, pédiatrie dans une clinique privée à Boumerdes : « Améliorer l’acte médical économise les dépenses ménagères»
« Nous essayons, par notre maitrise de la pédagogie médicale, de transmettre le savoir-faire et le savoir-être davantage que le savoir, car l’assistance formée est composée de médecins, ayant donc suivi un cursus scientifique qui leur permet d’avoir des notions de base dans leur domaine. Parmi les priorités, c’est d’améliorer l’acte médical par des faits vécus et, surtout, réalisés avec succès durant notre pratique médicale. La finalité : permettre aux patients, d’économiser de l’argent, généralement dépensé par-ci par-là en conséquence de mauvais diagnostic. »
Propos recueillis par Zoheir Z.