Après le recensement économique de 2011,-hors secteur agricole-, la première phase du nouveau recensement économique de mai 2023 et le recensement agricole de juillet 2024, l’Algérie lancera, à partir du 27 janvier prochain, la deuxième phase du recensement économique. Cette opération sera conduite sous la tutelle du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national.
Par Amar Naït Messaoud
Le premier responsable du ministère, Tayeb Zitouni, a déclaré la semaine passée, au cours d’une réunion des cadres de son secteur, que cette opération sera réalisée en coordination avec la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), précisant que ce recensement « permettra de répondre à la demande nationale et d’assurer la sécurité alimentaire à travers une base de données, précise et exhaustive, de toutes les activités économiques ».
Selon le ministre, cette opération permettra de déterminer « la définition exacte des capacités de production nationale », comme elle permettra également de « procéder et à l’élaboration d’un fichier national des différentes unités de production, en recourant à la numérisation ».
Tout ce dispositif d’information donnera aux pouvoirs publics les outils par lesquels ils pourront « encadrer l’opération d’importation, orienter les opérations d’investissement et mieux les répartir sur l’ensemble du territoire national afin de créer des pôles industriels spécialisés ».
Le ministre n’a pas manqué de faire le constat du déficit statistique en matière économique. À ce propos, il avait parlé de la « la nécessité d’associer l’ensemble des intervenants pour assurer le succès de cette opération qui vient combler le vide constaté dans les études et les statistiques, au vu de leur importance majeure ».
Toute politique tendue vers le renforcement du développement économique du pays réclame nécessairement une base de données dépassant la simple connaissance du PIB, de la balance commerciale et d’autres agrégats habituellement maniés par les spécialistes.
L’étape d’évolution dans laquelle se trouve engagée l’économie algérienne- avec l’élan pris par les entreprises de production de biens et services, les micro-entreprises et les autoentreprises-, exige que soient connus dans leurs moindres détails les outils de production, les chiffres du commerce et la valeur de toute réalisation à caractère économique.
C’est à partir de ce « ratissage » que le diagnostic primaire de l’économie nationale peut être valablement établi et que les vrais besoins en produits fabriqués localement et ceux, éventuellement, devant être assurés par l’importation peuvent être établis.
Les résultats obtenus seront naturellement numérisés pour que leur exploitation soit rapide et efficace.
Et l’on sait combien ce diagnostic est aujourd’hui indispensable pour pouvoir tracer en connaissance de cause les perspectives à court, moyen et long termes de notre économie.
186.000 entreprises économiques ciblées
De son côté, le directeur général de la régulation des activités au ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Ahmed Mokrani, a déclaré, en décembre dernier sur la Radio nationale, que la deuxième phase du recensement économique qui débutera la semaine prochaine servira à «finaliser l’élaboration d’une base de données nationale précise et exhaustive de toutes les activités économiques».
L’opération de recensement touchera, selon le responsable du ministère quelque 186.000 entreprises économiques relevant de différents branches et filières tout en sachant que le nombre d’entreprises de production et de services dépasse 1,6 million d’unités à la fin de l’année 2024.
Afin de mener à bon port l’opération, les opérateurs économiques ont été ciblés par une campagne de sensibilisation de façon à ce qu’ils saisissent la portée et l’intérêt de l’opération de recensement et qu’ils y adhèrent dans un fécond esprit de coopération avec les intervenants sur le terrain.
Le directeur central au ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national a tenu à préciser les objectifs de l’opération de recensement économique prévue en direction des entreprises en affirmant : «A travers ce recensement, les capacités de production nationales seront déterminées avec précision et un fichier national des différentes unités de production sera élaboré, en recourant à la numérisation, ce qui permettra aux pouvoirs publics d’encadrer les opérations d’importation, outre l’orientation des opérations d’investissement et leur répartition à travers le territoire national, afin de créer des pôles industriels spécialisés».
Le responsable du ministère a fait état du large éventail de la diversité du tissu économique nationale constatée au cours de ces dernières années.
Il a également mis en avant le fait que «le marché national dispose désormais de produits locaux dans toutes les filières, similaires en termes de qualité et de prix à ceux importés».
S’agissant de son processus de déroulement, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national dira que cette opération «sera suivie de manière régulière avec une évaluation mensuelle de son avancement».
A. N. M.