L’Algérie a réitéré sa position concernant le gaz naturel, en le considérant en tant qu’énergie propre et d’avenir. En effet, la demande mondiale de gaz naturel devrait augmenter de 34 % à 36 % d’ici 2050. C’est ce qu’a souligné le représentant du ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, en l’occurrence, Abdelkrim Aouissi, secrétaire général du ministère, lors des travaux de la 26e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Téhéran (Iran).
Par Akrem R.
Cela confirme le rôle crucial du gaz naturel dans la satisfaction des besoins énergétiques croissants à l’échelle mondiale, a-t-il ajouté.
Ainsi, le représentant de l’Algérie à cette réunion importante a mis en avant l’importance des contrats à long terme, dont les prix sont indexés à ceux du pétrole.
Ce type de contrats représente un outil stratégique pour renforcer la sécurité énergétique et garantir une répartition équitable des risques entre producteurs et consommateurs, favorisant ainsi des investissements durables et des partenariats équitables dans le secteur gazier.
Il convient de rappeler que la baisse des investissements dans l’industrie gazière au cours des 10 dernières années, notamment après la décision des pays de l’UE d’accélérer la transition énergétique, avec l’abandon progressif des énergies fossiles (pétrole et gaz), a eu un fort impact sur l’industrie gazière.
Les pays consommateurs avaient donc privilégié les contrats à court terme, dont les retombées sont désormais connues : flambée des prix du gaz et retour à l’exploitation du charbon pour la production d’électricité.
La crise énergétique de 2022 témoigne de cette situation, et les pays consommateurs de gaz sont appelés plus que jamais à mettre la main à la poche afin d’investir davantage dans ce domaine pour assurer leur sécurité énergétique et également une transition progressive vers les EnR.
De gros investissements lancés en Algérie
C’est le message que l’Algérie a tenté de diffuser aux pays d’Europe : «L’augmentation des quantités gazières exportées vers l’Europe passe par l’augmentation de vos investissements».
Depuis le début de l’année 2024, des accords importants ont été signés entre le groupe Sonatrach et des compagnies étrangères d’Europe, d’Amérique, des États-Unis, de Chine et d’autres pays arabes pour augmenter la production nationale de gaz et atteindre l’objectif ambitieux de 100 milliards de m³ de gaz exporté d’ici 2030.
Dans son plan d’investissement, Sonatrach a mis le paquet, en dégageant 50 milliards de dollars pour le développement de nouveaux champs gaziers et pétroliers.
Un premier appel d’offres international, « Algeria Bid Round 2024 », le premier depuis 2014, a été lancé, avec pour objectif de démarrer l’exploitation de plusieurs gisements d’hydrocarbures et d’étendre l’exploration à de nouvelles zones, notamment dans le sud-ouest, le sud-est et le littoral algérien.
Ainsi, l’Algérie ambitionne de développer des partenariats béné- fiques, basés surtout sur l’innovation, permettant de développer davantage l’industrie gazière.
Le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, avait déclaré que son groupe vise à augmenter la production nationale de gaz à 160 milliards de m³/an d’ici 2030.
Selon son rapport « GECF Global Outlook 2050 » du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), les besoins mondiaux en investissements tournent autour de 8900 milliards de dollars pour répondre à une demande qui sera en forte croissance, notamment dans les marchés asiatiques.
En effet, la demande mondiale de gaz naturel devrait passer de 4.015 milliards de m³ en 2022 à 5.360 milliards de m³ en 2050, soit une croissance de 34 %, a noté le rapport, ajoutant que la contribution du gaz naturel au mix énergétique mondial passera, quant à elle, de 23 % actuellement à 26 % d’ici à 2050.
L’Afrique, à elle seule, nécessite un investissement de 1.100 milliards de dollars pour parvenir à une croissance substantielle de la production dans la région.
L’importance de l’innovation soulignée
Le SG du ministère, Abdelkrim Aouissi, a également souligné dans son intervention le rôle de l’innovation technologique pour atteindre les objectifs énergétiques, en mettant en avant les efforts de l’Algérie pour soutenir le secrétariat du forum dans l’accélération du fonctionnement de l’Institut de recherche sur le gaz (GRI), basé en Algérie, afin de lui permettre de remplir pleinement ses missions et de répondre efficacement aux objectifs ambitieux énoncés dans sa charte fondatrice, notamment dans le développement des technologies de captation, d’utilisation et de stockage du carbone, la réduction des émissions de méthane, ainsi que dans l’exploration du potentiel complet du gaz naturel comme énergie pour l’avenir.
Par ailleurs, l’intervenant a réaffirmé que l’Algérie est totalement engagée dans la concrétisation des engagements du GECF et sa volonté de défendre la souveraineté des pays membres sur leurs ressources naturelles et de promouvoir le développement durable.
«L’Algérie, en tant que membre actif du forum, accorde une grande importance au renforcement de la coopération entre les pays membres, notamment face aux défis rencontrés par le secteur énergétique mondial», a-t-il indiqué dans son intervention à l’ouverture des travaux de la réunion, en présence du PDG de Sonatrach, M. Rachid Hachichi.
Le SG du ministère a également souligné le grand succès du septième sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres du Forum des pays exportateurs de gaz, qui a été accueilli par l’Algérie en mars 2024, précisant que la «Déclaration d’Alger» adoptée lors de ce sommet constitue une feuille de route ambitieuse pour parvenir à une vision commune d’un avenir énergétique durable, dans lequel le gaz naturel joue un rôle important.
Il a ajouté que le forum, en tant que plateforme mondiale de dialogue sur les questions énergétiques, continue de renforcer sa position stratégique, contribuant ainsi à promouvoir le gaz naturel comme une solution pratique pour atteindre un équilibre entre la sécurité énergétique et la durabilité environnementale, considérant le gaz naturel comme une énergie vitale pour un avenir plus propre et plus prospère.
A. R.