En réponse à la pandémie de Covid-19, l’Algérie a pris plusieurs mesures pour apporter une aide immédiate aux ménages et aux entreprises. Parmi les mesures d’aide, citons le report de la déclaration et du paiement des impôts sur le revenu pour les particuliers et les entreprises. Au titre des mesures bancaires figurent l’abaissement de 3,5 % à 3 % du principal taux directeur de la Banque d’Algérie et la diminution de 10 % à 3 % du taux de réserve obligatoire. En plus de ces mesures, la Banque d’Algérie a mis en place un programme spécial de refinancement, qui devrait contribuer à l’accélération de la reprise économique post-Covid en augmentant significativement les capacités des banques à financer les investissements.
Par Réda Hadi
« Plus qu’un soutien à la relance économique, ce programme de refinancement plafonné à 2.100 milliards de dinars devrait contribuer à l’accélération de la dynamique de l’ensemble des activités économiques après la crise de la Covid-19, ou plus exactement, assurer l’amélioration de la conjoncture économique de l’Algérie », assurent des économistes qui voient dans ce programme, une action des plus bénéfiques, qui «devrait permettre une hausse des crédits pour la fin de l’année 2022, d’environ 25%, un taux bien meilleur que celui enregistré durant la période 2015-2018, mais inférieur, relativement, au taux de 2014», assurent-ils, car pour eux, ce niveau de liquidité bancaire destinée au financement économique permettra d’améliorer la croissance économique en 2021 de 10 à 15 points.
Toutefois, d’autres économistes disent que « tout plan de refinancement a ses propres limites sur le plan opérationnel. Comme en mars de cette année, où la Banque d’Algérie a vertement rappelé à l‘ordre, dans un courrier, les PDG, DG et présidents de directoire des banques et établissements financiers. »
Pour M. Hadad M. économiste, « la Banque d’Algérie a déjà annoncé la reconduction de certaines mesures de soutien prises en faveur des entreprises, et ce jusqu’au 30 septembre 2021, à l’effet de réduire les répercussions de la pandémie sur leur activité. Pour l’année écoulée, les données sur la production industrielle publique indiquent une accentuation de la contraction à la suite des mesures de confinement. La baisse de la production industrielle publique s’est aggravée. Aussi, 15, 5 milliards de dollars sont à même de relancer l’économie nationale, pour peur que l’on sache retrousser nos manches » et d’expliquer aussi, que «ces aides, il va falloir les rembourser un jour. D’où la nécessité d’une économie forte et pérenne. Et ceci bien sûr, dans un contexte de non inflation »
Par ailleurs celui-ci soutient que « toutes ces mesures doivent faire l’objet d’un contrôle rigoureux par une autorité de supervision qui s’impose, pour plus d’assurance à ce programme et le devenir du système bancaire algérien ».
R. H.