165 projets enregistrés à l’AAPI, dont 64 IDE : Afflux des investisseurs étrangers

Siège de l'AAPI

L’Algérie améliore son attractivité et attire de en plus d’investissements étrangers. Depuis la mise en place du nouveau dispositif régissant l’investissement fin 2022, pas moins de 165 projets d’investissements sont enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), avec une valeur avoisinant les 1000 milliards de DA, soit l’équivalent de 6,7 milliards d’euros.

Par Akrem R.

C’est ce que le directeur de l ’ AAPI, Omar Rakkeche, a révélé, hier, mardi, dans une déclaration accordée à une chaine de télévision étrangère « Asharq Bloomberg».

Il a précisé que parmi ces projets, 64 entre eux sont des investissements étrangers directs (IDE) et 101 autres en partenariat.

Des chiffres qui témoignent du regain d’intérêt des étrangers pour l’investissement en Algérie dans divers domaines et également de l’efficacité des réformes «profondes» effectuées ces quatre dernières années par l’Etat sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui s’est engageait à la mise sur pied d’une économie diversifiée et forte indépendante des hydrocarbures.

Cette volonté politique s’est traduite sur le terrain, notamment, avec la promulgation d’une loi sur l’investissement, dont l’acte d’investir est libre pour tout le monde sans aucune distinction.

En effet, ce flux d’investissements étrangers est le résultat de cette politique ambitieuse pour la modernisation de l’économie nationale. Tous les secteurs sont maintenant attractifs, passant de l’industrie à l’agriculture, l’énergie, les services et les nouvelles technologies.

Le nombre d’intentions à l’investissement à l’appui : à fin juillet 2024, l’AAPI a enregistré un impressionnant total de 8 465 projets d’investissement, représentant une valeur de 3 840 milliards de dinars algériens et prévoyant la création d’environ 210 000 emplois directs. Des projets structurants sont en voie de réalisation et d’autres en cours d’étude.

Engouement sur les EnR et l’économie circulaire

Sur ce point, le DG de l’AAPI a précisé que les étrangers s’intéressent à de nouveaux domaines d’activités émergents. Il a cité les énergies renouvelables qui sont l’un des projets les plus importants que les étrangers souhaitent concrétiser en Algérie.

Cet engouement s’explique par les capacités que possède l’Algérie dans ce domaine et sa volonté d’avancer dans le développement des énergies renouvelables.

Dans ce domaine, rappelle-t-on, l’Algérie veut maintenir son statut de fournisseur régional fiable en matière d’énergie notamment en gaz et prochainement en électricité et hydrogène vert.

L’éclatement du conflit entre l’Ukraine et la Russie a poussé les pays de Vieux continent à la mise en place d’une nouvelle politique en matière d’importation d’énergie, s’orientant de plus en plus vers l’Algérie.

D’importants projets seront réalisés avec plusieurs partenaires étrangers dans le domaine de l’énergie fossile et renouvelable. Plusieurs contrats ont été signés depuis le début 2024 dans le domaine énergétique avec des Chinois, des Allemands, des Italiens, Américains et autres.

Il est à rappeler qu’un programme de production de 15 000 MW d’électricité verte est prévu d’ici 2030, dont la première partie de ce programme EnR de 3000 MW est déjà lancé.

C’est un véritable créneau pour les investisseurs étrangers, dont la rentabilité est désormais garantie, d’autant plus que l’Etat accorde des avantages comparatifs pour l’investissement dans ce domaine.

Autre secteur qui intéresse les étrangers, est l’économie circulaire. En effet, l’Algérie veut développer ce segment de recyclage des déchets, considéré jusqu’à présent comme un trésor caché.

L’exploitation optimale de ces gisements permettra à l’Algérie la création d’un véritable marché dont la valeur économique est en augmentation continue.

Elle est passée de 92 milliards DA en 2020, à 150 milliards DA en 2021 pour atteindre en 2023 quelque 207 milliards DA.

C’est donc un véritable marché juteux et le gouvernement lui accorde un intérêt particulier et des facilitations importantes aux investisseurs.

Selon le DG de l’AAPI, « outre sa volonté de mettre en place des investissements conjoints avec les étrangers, l’Algérie souhaite des transferts de technologies».

Pas mal de sociétés leader dans ce domaine proposent des solutions innovantes dans leurs projets d’investissement, indique l’intervenant.

Capter des investisseurs dans le cadre du commerce extérieur

En somme, de nombreux projets étrangers d’envergure seront réalisés en Algérie, notamment les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, EnR et du tourisme, eu égard au climat propice à l’investissement dont jouit le pays et aux facilitations accordées aux investisseurs.

L’AAPI «négocie actuellement avec plusieurs grandes entreprises étrangères pour la réalisation de leurs projets en Algérie dans différents secteurs».

Parmi ces projets on citera le «mégaprojet» du groupe malaisien (Lion), qui va «investir dans le domaine de la métallurgie, la sidérurgie et l’aluminium, pour un montant globale de huit (8) milliards de dollars, réparti sur quatre (4) phases. Le coût de la première phase d’investissement, relative à la domiciliation de l’investissement depuis la Malaisie, s’élève à 3.4 milliards de dollars».

Ainsi, l’adoption de l’Algérie d’une nouvelle politique en matière de commerce extérieur, basée notamment sur la promotion de la production nationale, permettra d’inciter plus d’investisseurs étrangers à venir s’implanter en Algérie.

« Il est important aujourd’hui de capter des investisseurs dans le cadre du commerce extérieur. L’Agence algérienne de la promotion du commerce extérieur doit être plus agressive sur le marché international en privilégiant des partenariats gagnant-gagnant. Autrement dit, l’Algérie impose à ses partenaires commerciaux à investir également dans son domaine d’activité en local», a plaidé l’expert en économie, Abderrahmane Hadef, appelant à l’adoption d’une stratégie de « Country Branding » visant à projeter une image de modernité, de dynamisme, et de compétitivité sur la scène internationale.

A. R.

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