L’Algérie est déterminée à asseoir une véritable industrie automobile. En dépit des lenteurs enregistrées dans l’avancement de ce dossier, des perspectives prometteuses se dessinent. En effet, le ministère de l’Industrie rassure les Algériens sur le fait que la démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est claire et reste inchangée.
Par Akrem R.
Selon un conseiller auprès du ministère de l’Industrie, Bilel Lemita, l’industrie automobile en Algérie est sur la bonne voie, et les résultats de cette politique seront payants dans un avenir proche. Ce responsable a d’ailleurs révélé, dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne I », que 13 constructeurs automobiles internationaux sont actuellement en négociation avec le ministère de l’Industrie.
Des protocoles ont déjà été signés avec certains d’entre eux pour s’impliquer dans la vision des pouvoirs publics, qui repose sur la création d’une véritable industrie, à la fois réelle et économique.
En d’autres termes, l’Algérie souhaite s’inscrire dans la chaîne de valeur internationale et intégrer le « made in Algeria » dans l’industrie automobile mondiale.
Selon Bilel Lemita, après une analyse approfondie du dossier de cette filière industrielle, le ministère a apporté des ajustements en procédant d’abord à la création d’un réseau de sous-traitance et de pièces de rechange.
Cette démarche a permis de donner davantage de visibilité aux industriels ainsi qu’aux investisseurs souhaitant s’implanter en Algérie. Ainsi, ajoute-t-il, « nous avons exigé des constructeurs qu’ils apportent avec eux des laboratoires d’homologation pour la certification du produit « made in Algeria » ».
Cette mesure contribuera à stimuler l’industrie locale et à progresser vers la concrétisation des engagements du gouvernement, visant un taux d’intégration de 40 % d’ici la cinquième année d’activité en Algérie.
En effet, l’État vise à développer une industrie automobile locale, non pas à 100 %, mais en produisant une partie des composants d’un véhicule sur le sol algérien.
Les pouvoirs publics, précise le même intervenant, souhaitent également faire reconnaître à l’international la pièce de rechange automobile algérienne.
Un besoin de plus de 500 sous-traitants
Le conseiller auprès du ministère de l’Industrie a précisé que, pour accompagner cette dynamique, l’Algérie a besoin d’un tissu industriel composé d’au moins 500 entreprises spécialisées dans la fabrication de pièces de rechange, alors que 120 usines sont actuellement opérationnelles.
« Nous avons besoin de plus de 500 sociétés de fabrication de pièces de rechange pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le président de la République, qui s’est montré ferme sur ce dossier depuis son arrivée aux commandes de l’État. En dépit de la pression exercée par certaines parties et des besoins du marché, la stratégie de l’Algérie en matière d’industrie automobile demeure inchangée».
Cela a poussé les constructeurs mondiaux à venir investir en Algérie et à saisir les opportunités offertes par un marché important, dont la demande est en progression permanente.
Parmi les constructeurs intéressés figure Hyundai, qui a déjà signé un protocole d’accord avec le ministère de l’Industrie. Cet accord prévoit notamment l’accompagnement des fabricants de pièces détachées dès le lancement du projet.
Le conseiller a également mis en avant la stratégie de l’État algérien, qui encourage les investisseurs à se lancer dans le domaine de la fabrication locale de composants automobiles. Ce secteur connaît un essor notable, avec la production locale de batteries, freins, filtres, câblages, et même de certaines pièces de haute précision.
Par ailleurs, l’intervenant a annoncé la mise en place d’un partenariat stratégique avec une entreprise italienne (SIGIT) pour la production d’accessoires plastiques pour véhicules en Algérie. Ce partenariat inclut également la création d’un laboratoire de conformité et d’homologation dédié à ces composants.
« Une usine sera implantée dans l’enceinte de l’une des usines du Holding Algeria Chemical Specialties (ACS). Le site de son implantation sera choisi selon des critères bien étudiés», a-t-il souligné. La réalisation d’une telle usine pour la fabrication de pièces automobiles en Algérie contribuera à augmenter le taux d’intégration nationale, conformément aux instructions des pouvoirs publics.
Enfin, le conseiller a réaffirmé que la stratégie nationale dans le domaine de l’industrie automobile et des pièces détachées s’inscrit dans le cadre d’une décision politique ferme visant à instaurer une véritable industrie et à bâtir une base industrielle solide, voire innovante.
D’ailleurs, le cahier des charges impose aux constructeurs, à partir de la cinquième année d’activité en Algérie, d’investir dans les nouvelles technologies et la production de véhicules électriques.
À ce sujet, le responsable a précisé que certaines sociétés ont déjà exprimé leur volonté de produire des voitures de nouvelle génération dès la première année.
A. R.