À quelques jours du mois de Ramadhan, le gouvernement rassure les citoyens sur la disponibilité des différents produits alimentaires. Tout un dispositif est mis en place, à travers l’augmentation de la production de certains produits, en particulier le lait, l’huile de table, la semoule et, également, l’organisation de pas moins de 1151 marchés de proximité dans 731 communes à travers les 58 wilayas.
Par Akrem R.
Ces marchés, dit de «Rahma», sont déjà ouverts, permettant aux ménages de faire leurs emplettes à des prix plus ou moins abordables par rapport aux marchés habituel, a fait savoir, hier, le directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du commerce, Sami Koli.
«Tous les données que nous avons en notre possession indiquent que le marché sera suffisamment approvisionné et il n’y aura aucune pénurie», a souligné M. Koli, lors de son passage au Forum de la radio nationale « Chaîne I», tout en appelant les consommateurs à la rationalisation de leurs achats et d’éviter le stockage des produits alimentaire périssables, notamment, la semoule.
8 000 contrôleurs mobilisés
Ce produit connait une forte demande, inhabituelle, d’autant plus que, depuis une vingtaine de jours, il est introuvable sur le marché. Situation propice aux pratiques spéculatives. Le prix d’un sac de 10 kg est passé de 500 DA à plus de 800 DA et celui de 25 KG est proposé à 1800 DA ! Interpellé sur cette question, Sami Koli a annoncé que des opérations de contrôle inopiné seront organisées avec les services de sécurité pour dissuader ces pseudo-commerçants.
«La loi sur la lutte contre la spéculation sera appliquée dans toute sa rigueur», avertit-il, tout en affirmant que l’augmentation de la production de cette matière n’est pas à l’ordre du jour. « On ne peut pas puiser plus dans nos stocks de sécurité. La conjoncture actuelle et les bouleversements que connait le monde, nous interpelle tous d’être prudents et vigilants dans la gestion de nos stocks alimentaires», précise-t-il. C’est un message clair aux citoyens afin de s’organiser, en rationalisant les achats.
D’ailleurs, les associations de protection des consommateurs sont appelées à investir énormément dans la sensibilisation qui reste l’unique moyen pour la régulation du marché et la stabilité des prix. D’ailleurs, le comportement irrationnel du consommateur a été pointé du doigt par le représentant du ministère du Commerce. Il a précisé que les prix sont soumis à la règle de l’offre et la demande, à l’exception des produits de large consommation, subventionnés. « Il y a un suivi quotidien des prix sur ces produits par les contrôleurs», assure Sami Koli. Pas moins de 8000 agents de contrôle de la qualité et des prix seront mobilisés au courant du mois de ramadhan, révèle-t-il.
Toutefois, la réalité du terrain et toute autre. Les prix de certains produits à l’instar du lait en sachet et l’huile de table et semoule sont spéculatifs. Dans certaines localités, le sachet de lait de 25 DA est cédé à 40 DA ! Même chose pour le bidon d’huile de table de 5 litres dépassant les 650 DA alors que son prix fixé par l’Etat est à 580 DA.
Un nouveau réseau pour la distribution du lait
Conscient de l’ampleur de ce phénomène du «non-respect des prix plafonnés», le ministère du Commerce s’est lancé depuis plusieurs mois dans l’élaboration d’une cartographie de production et de distribution. Un moyen permettant de mieux maitriser le marché. Le DG de la régulation et l’organisation des marchés a annoncé, en effet, la finalisation d’une cartographie pour le lait en sachet, en faisant savoir que 392 communes sont privées de ce produit. « Nous avons finalisé l’opération et un réseau pour la distribution sera bientôt opérationnel. Une application électronique a été créée permettant de suivre l’itinéraire du lait, depuis la production jusqu’à la commercialisation», annonce-t-il.
Ainsi, un nouveau décret interdisant l’utilisation des produits subventionnés (farine, semoule, huile de table et sucre), par les industriels et transformateurs, sera promulgué. « La mesure a été prise par les pouvoir publics afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages et lutter contre la spéculation», précise-t-il.
A toutes mesures, le ministère du Commerce compte y ajouter l’institution d’un document à la place de la facture. Il sera imposé aux agriculteurs, pêcheurs et artisans, et ce, dans le but de maitriser les prix et faire barrage aux spéculateurs, dira-t-il. Ce dispositif garantira-t-il un ramadhan clément pour les ménages ? La réponse sera connue dans quelques jours. Pour l’heure, les prix des viandes, fruits et légumes sont hors de portée. La pomme de terre est à 100 DA, la viande rouge entre 1450 à 1600 DA, le poulet à 380 DA/kg. Quant aux fruits et légumes, les prix de la pomme locale a atteint les 900 dinars/kg, les dattes à 900 DA/kg alors que la courgette et la tomate affichent les prix respectifs de 200 et 130 DA le kilo. La banane se vend entre 500 et 550 dinars le kilo. A. R.