11 234 infractions aux conditions de travail enregistrées en trois mois : L’Etat resserre l’étau sur les entreprises

L’Etat veille sur la sécurité des travailleurs. L’inspection du travail, en effet, renforce son contrôle sur le terrain. Durant les trois premiers mois de 2024, pas moins de 61 499 visites de contrôle et d’inspection ont, ainsi, été effectuées ayant touché 1 462 969 travailleurs. 

Par Akrem R.

Ces sorties sur le terrain se sont soldées par l’enregistrement de 11 234 infractions, a fait savoir le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Fayçal Bentaleb.

Un chiffre qui témoigne sur les efforts de l’Etat, en particulier les organes du ministère du travail (inspection du travail et Caisses de sécurité sociale) pour la protection des travailleurs, en réduisant au maximum le nombre d’accidents en milieu du travail.

Cette tâche devient de plus en plus compliquée, notamment, avec les changements climatiques qui ont un impact direct sur la santé des travailleurs. D’ailleurs, cette problématique est le thème choisi pour cette 20ème journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.

Le ministre du travail Bentaleb, qui s’exprimait à l’ouverture d’une rencontre organisée hier au siège de son département à Alger, a affirmé que cette journée est une occasion pour promouvoir la santé et la sécurité au travail aux niveaux des entreprises, précisant que l’Algérie accorde une attention particulière à la protection des travailleurs contre les risques professionnels pouvant même menacer leur vie. 

Depuis le début de 2024, il a été procédé à la création de 131 nouveaux comités paritaires de prévention et de sécurité sanitaire, de 04 départements de prévention et de sécurité sanitaire au niveau de entreprise, et la nomination de 25 délégués à la prévention et à la sécurité sanitaire, a-t-il relevé.

Durant l’année précédente 2023, le ministre a ajouté que l’Inspection du travail a enregistré 241 625 visites de contrôle et d’inspection dans divers ateliers et lieux de travail, touchant 4 595 823 travailleurs et l’établissement de 38 725 procès-verbaux d’infractions.

Il a rappelé également que durant cette année, il a été procédé à la mise en place de 764 comités paritaires de prévention et de sécurité sanitaire et 43 départements de prévention sanitaire et de sécurité, ainsi que la nomination de 880 délégués à la prévention sanitaire et à la sécurité.

Pour sa part, la Caisse nationale d’assurance sociale des travailleurs salariés a effectué 5 235 visites de contrôles ayant touché 4 147 sociétés en 2023. Pas moins de 23 356 recommandations dans le domaine de la prévention des risques professionnels ont été émises par la CNAS. 

Au cours du Premier trimestre 2024, 710 visites de terrain ont été réalisées, touchant 550 établissements et l’élaboration de 4 788 recommandations. Quant à l’Autorité pour la prévention des risques professionnels dans les activités du BTPH, elle a effectué 37 116 visites d’inspection et l’émission de 74.441 recommandations au profit des entreprises concernées. 

Absence de culture de prévention  

En somme, l’Algérie dispose d’un important dispositif législatif sur lequel s’appuie la politique nationale en matière de sécurité et de santé au travail et engage des projets pour conforter le cadre réglementaire et renforcer les mesures préventives mises en œuvre. Une des dispositions de l’article 66 de la constitution stipule que « le droit à la protection, à la sécurité et à l’hygiène dans le travail, est garanti par la loi ». 

Des campagnes de sensibilisation à l’adresse des employeurs, notamment dans le domaine du bâtiment, sont plus que nécessaires, beaucoup de travailleurs ignorant les règles HSE, en exposant leur vie au danger. 

D’ailleurs, des accidents de travail parfois mortels sont enregistrés malheureusement dans notre pays. En 2023, près de 5 000 entreprises ont été épinglées et répertoriées par la CACOBATPH (Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des Secteurs du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique), comme étant des employeurs en noir de quelque 90 000 travailleurs sur les chantiers du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique. 

Le Directeur central de la prévention au niveau de la Caisse nationale des assurances sociales des salariés (CNAS), Djamel Matari, a déclaré, hier en marge de cette rencontre, que « l’Algérie dispose d’un arsenal juridique pour la protection et la préservation de la santé du travailleur en milieu professionnel. Le problème se pose au niveau de l’application, dont les partons ne s’impliquent pas et n’accordent pas assez d’importance à la prévention». 

Sur les chantiers de BTPH et unités de production, les travailleurs ne sont pas dotés de moyens de protection et parfois ne les portent pas dans certains cas. Ceci s’expliquait par l’absence d’une culture chez les travailleurs et employeurs, dont les retombées des accidents du travail seront néfastes sur la rentabilité de l’entreprise.

Le représentant de la CNAS a recommandé d’investir davantage dans la prévention, qui reste le meilleur moyen pour la protection des travailleurs et de l’entreprise surtout. 

Présente à cette rencontre, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahlab, a indiqué que les travailleurs sont confrontés à un risque croissant en raison du changement climatique.

Elle a souligné la nécessité de prendre des mesures concrètes pour protéger les travailleurs dans un monde confronté au changement climatique, qui nécessite une coopération étroite entre les secteurs.

Une stratégie nationale pour faire face à ce phénomène est en cours d’élaboration, visant à réduire les émissions de gaz, le réchauffement climatique et à limiter le changement climatique.

Le ministère a bénéficié, rappelle-t-on, d’une enveloppe financière de 3 millions de dollars pour mettre en œuvre un plan national d’adaptation aux changements climatiques, qui vise à préserver les ressources et ressources naturelles et à protéger la population des risques climatiques extrêmes. 

A. R.

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